Uber devant la justice pour pouvoir continuer à travailler à Londres

Un passager dans un taxi Uber en Afrique du Sud.

La société de réservation de voitures avec chauffeur Uber a assuré lundi avoir "changé" en matière de procédure de sécurité, défendant devant un tribunal son droit à continuer ses activités à Londres, une ville stratégique pour son activité.

L'autorité des Transports de Londres (TfL) a décidé fin septembre de ne pas renouveler la licence de la compagnie américaine, lui reprochant en particulier son laxisme dans la dénonciation de crimes et des failles dans les contrôles des casiers judiciaires de ses conducteurs.

Uber avait fait appel de cette interdiction, ce qui lui a permis de poursuivre ses activités dans la capitale britannique, où elle dit compter 3,6 millions d'utilisateurs réguliers et 45.000 chauffeurs.

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Lundi, lors du début du procès en appel devant le tribunal londonien de Westminster, l'avocat d'Uber, Thomas de La Mare, a déclaré qu'Uber avait "accepté" la décision prise en septembre par TfL, et assuré que celle-ci avait conduit la compagnie à opérer des "changements profonds". Cité comme témoin, le directeur général d'Uber au Royaume-Uni, Tom Elvidge, a assuré que sa compagnie "travaille en étroite collaboration avec la police", sur les questions de sécurité.

Uber "a pris des mesures", a reconnu l'avocat de TfL, Martin Chamberlain, mais l'autorité des Transports "a toujours des questions". Il a plaidé pour que des "conditions strictes" s'appliquent à Uber si une licence devait lui être accordée.

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S'interrogeant sur la portée des changements opérés par Uber, l'avocat a souligné que certaines des personnes aux commandes de la branche britannique de la compagnie au moment où sa licence n'avait pas été renouvelée étaient toujours en poste aujourd'hui.

Certes, a reconnu Tom Elvidge, mais "la culture (d'entreprise) a énormément changé".

"Il y a eu une série d'évènements en 2017 qui ont forcé la compagnie à examiner de long en large la manière dont elle opère", a-t-il assuré. En février, le groupe avait dévoilé des mesures visant à renforcer la sécurité de ses clients au Royaume-Uni.

Me Chamberlain s'en est également pris aux méthodes de contrôle des chauffeurs Uber, soulignant que les examens oculaires de certains d'entre eux étaient effectués en ligne.

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"C'était une mauvaise idée", a admis Tom Elvidge, assurant là encore que la compagnie avait engagé un travail de réforme.

La juge Emma Arbuthnot, qui doit déterminer si Uber est apte à continuer ses activités, a estimé qu'une licence accordée pour 18 mois serait "trop longue".

La décision pourrait être rendue dès mardi et devrait intéresser tout particulièrement les investisseurs au moment où le groupe se prépare à une entrée en Bourse en 2019.

Uber a subi plusieurs revers au Royaume-Uni ces derniers mois, avec la perte de la licence à York (nord-est de l'Angleterre) et à Brighton (sud). Comme à Londres, la compagnie a pu maintenir ses activités dans ces deux villes en attendant une décision en appel.

Cette affaire intervient après deux jugements rendus par la justice britannique dans le domaine des plateformes numériques.

Lundi, un tribunal des prud'hommes de Leeds (nord de l'Angleterre) a décidé que 65 coursiers de l'entreprise de livraison Hermes devaient être considérés non comme des auto-entrepreneurs, mais comme des salariés.

Et début juin, la Cour suprême a également reconnu le statut d'employé, et non d'auto-entrepreneur, à un prestataire qui a travaillé avec l'entreprise Pimlico Plumbers, basée à Londres, pendant six ans.

Avec AFP