Compte tenu de ces derniers départs, l'administration Obama quittera le pouvoir vendredi avec 41 prisonniers restant dans le camp de prisonniers que le président sortant s'était engagé à fermer.
Les détenus étaient 242 lorsqu'il avait pris le pouvoir il y a huit ans.
Une dernière fois, Barack Obama s'est élevé contre le refus du Congrès de procéder à la fermeture de cette prison "contraire aux valeurs" de l'Amérique.
"Il n'existe tout simplement aucune justification (...) à l'insistance du Congrès à garder ce centre de détention ouvert", a martelé le président des Etats-Unis dans ce courrier rendu public par la Maison Blanche.
"L'histoire portera un jugement sévère sur cet aspect de notre lutte contre le terrorisme et ceux qui n'ont pas réussi y mettre fin", écrit M. Obama.
Les quatre derniers détenus à quitter Guantanamo ont été dirigés vers l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
Jabran al Qahtani, de nationalité saoudienne, a été transféré dans son pays d'origine.
Le Russe Ravil Mingazov, l'Afghan Haji Wali Mohammed et le Yéménite Yassim Qasim Mohammed Ismail ont été envoyés aux Emirats arabes unis.
La détention de ces quatre personnes "n'est plus nécessaire" pour la protection des Etats-Unis, a indiqué le Pentagone.
"Ce sont les quatre derniers transferts" de l'administration Obama, a confirmé la même source.
La prison située dans l'île de Cuba incarne, dans nombre de pays à travers le monde, les excès dans la lutte anti-terrorisme des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.
Dans son courrier au Congrès, Barack Obama réaffirme sa conviction qu'il est possible de fermer cette prison sans que cela ne représente un danger et en réalisant des économies pour le contribuable américain - le coût annuel de chaque détenu est estimé à sept millions de dollars.
Il appelle également une nouvelle fois les élus à agir.
"Guantanamo est contraire à nos valeurs et affaiblit notre statut dans le monde", conclut-il. "Il est grand temps de mettre fin à ce chapitre de notre histoire".
Durant la campagne, Donald Trump avait affiché sa volonté de garder ouverte la prison de Guantanamo et "de la remplir de mauvais gars".
Lundi, une dizaine de détenus (huit Yéménites et deux Afghans) avaient déjà été transférés vers le sultanat d'Oman.
Les pays d'accueil doivent donner des garanties pour éviter que les anciens détenus ne reprennent le combat, mais tant les Etats-Unis que ces pays restent en général très discrets sur le sort des ex-prisonniers après leur départ de Guantanamo.
Les autorités américaines estiment qu'au total un peu moins d'un détenu sur trois (30,2%) libérés de Guantanamo, depuis son origine, ont repris ou sont soupçonnés d'avoir repris des activités extrémistes.
Ce taux est tombé à 13% pour les détenus libérés par l'administration Obama depuis 2009.
Avec AFP