A cinq jours des opérations de vote, "le processus électoral connaît des dysfonctionnements importants, des anomalies en grande quantité qui peuvent influencer la sincérité du scrutin", a déclaré lors d'une conférence de presse Aliou Condé, un responsable du parti de Cellou Dalein Diallo, chef de file de l'opposition et candidat à la présidentielle.
Aliou Condé a précisé s'exprimer au nom des représentants des sept candidats en lice contre le président Alpha Condé, élu en 2010 et qui brigue un second mandat. Selon un journaliste de l'AFP, les représentants de six des sept candidats étaient présents à la conférence de presse.
A la question de savoir si l'opposition allait boycotter le scrutin, Aliou Condé a répondu: "Non, nous n'allons pas boycotter l'élection avec tous les investissements que nous avons faits. Ce que nous souhaitons, c'est avoir des élections libres et transparentes, crédibles surtout pour que les résultats puissent être acceptés de tous".
"Si nous n'allons pas aux élections, il n'y aura pas d'élections", a-t-il soutenu, insistant, sans plus de détails: "Nous n'allons pas boycotter les élections mais nous n'allons rester les bras croisés".
Mohamed Tall, un responsable du parti de Sidya Touré, autre candidat de l'opposition, a de son côté invité la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à "prendre conscience de l'ampleur des difficultés" du processus électoral.
Les représentants des candidats de l'opposition ont réitéré leurs critiques notamment contre le fichier électoral, une mauvaise "cartographie des bureaux de vote", une "distribution anarchique des cartes d'électeurs". Autant d'arguments qui les avaient poussés la semaine dernière à réclamer un report du scrutin d'au moins une semaine.
A cette demande, "le gouvernement n'a rien dit encore, la Céni non plus et jusqu'à preuve du contraire, le scrutin est maintenu pour dimanche", a affirmé Aliou Condé.
Selon leurs mandataires, les candidats de l'opposition n'ont pas reçu le fichier électoral "dans les délais requis". En outre, des électeurs ont été inscrits loin de leur zone de résidence. Et le vote par procuration demeure autorisé alors que les opposants en réclament l'interdiction.
"Cela fait une série importante de personnes qui peuvent, de manière frauduleuse, par le moyen du vote par procuration, fausser le scrutin", a indiqué Mohamed Tall.
Pour aider à résoudre ces problèmes, l'Association des Blogueurs de Guinée a mis en place une plate-forme visant à garantir la transparence dans la proclamation des résultats le jour des élections, mais aussi à prévenir les violences post-électorales.
Your browser doesn’t support HTML5
Avec AFP