Première audition à Conakry de Toumba Diakité

Moussa Dadis Camara (g) et Abubakar "Toumba" Diakite, Conakry, Guinée, le 2 octobre 2009.

Le militaire guinéen Aboubakar Sidiki dit Toumba Diakité, extradé récemment du Sénégal et qui était recherché pour le massacre d'opposants en 2009 à Conakry, a été entendu mardi par un juge, sa première audition depuis son retour, selon une source judiciaire.

Il a été l'aide de camp du chef de la junte qui a dirigé la Guinée pendant un an, en 2008-2009, le capitaine Moussa Dadis Camara, qu'il avait ensuite tenté de tuer.

Arrêté en décembre au Sénégal, ce médecin militaire ayant le grade de commandant a été extradé le 12 mars au soir vers la Guinée et écroué après son arrivée à Conakry.

Il a été présenté mardi après-midi devant le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn (Conakry), lors d'une audience qui visait à "vérifier son identité", a indiqué la source judiciaire, précisant qu'une "première anomalie porte sur son prénom", n'incluant pas "Sidiki".

"Dans les jours ou semaines à venir, il va être reçu par le pool des juges d'instruction chargé du dossier" du massacre perpetré le 28 septembre 2009, a-t-elle ajouté.

Toumba Diakité était visé par un mandat d'arrêt international pour son implication présumée dans ce massacre, commis par des militaires, dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle de Moussa Dadis Camara.

Au moins 157 personnes avaient été tuées et 109 femmes violées dans le stade et ses environs, selon la commission internationale d'enquête de l'ONU.

Toumba Diakité a ensuite tenté le 3 décembre 2009 d'assassiner Moussa Dadis Camara, actuellement en exil au Burkina Faso, lui reprochant de vouloir lui faire porter l'entière responsabilité du massacre.

Il a été arrêté le 16 décembre 2016 à Dakar où il vivait sous "une identité d'emprunt" et après avoir subi plusieurs changements d'apparence, selon la gendarmerie sénégalaise.

Plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme ont salué son extradition à Conakry, parlant d'"un grand pas vers un procès".

Avec AFP