Guinée: six militaires condamnés pour manquements et remis en liberté

Alpha Conde,, Banque mondiale, le 9 octobre 2014.

Six militaires guinéens dont un ex-chef de l'armée, en prison depuis près de cinq ans pour manquements lors d'une attaque contre le domicile du président Alpha Condé en 2011, ont été libérés jeudi après avoir été condamnés à une peine égale à leur détention préventive, a constaté l'AFP.

"Le tribunal militaire permanent de Conakry condamne" les six prévenus à "un temps (égal à) leur détention préventive respective et ordonne leur libération", a déclaré le juge Sékou Dany Keïta, un magistrat civil, président de cette juridiction.

Parmi les accusés figurent l'ex-chef d'état-major, le général Nouhou Thiam, et l'ancien préfet de Dubréka, le lieutenant-colonel Mamadouba Bondabon Camara.

Tous étaient en détention préventive depuis juillet 2011 et ont été jugés pour "désertion et violations de consignes" lors de l'attaque du domicile privé du président Condé le 19 juillet 2011. Présentés initialement à une cour d'assises en 2013, ils ont été renvoyés devant un tribunal militaire.

Le général Nouhou Thiam, qui s'est refusé à toute déclaration, a fondu en larmes à l'énoncé du verdict alors que des proches des détenus dansaient dans la salle.

Le verdict a été accueilli avec "un sentiment de soulagement. Le procès nous a finalement donné raison. C'était devenu une patate chaude entre les mains de l'Etat. Toutes les preuves étaient faites que (les accusés) étaient détenus de manière arbitraire et abusive", a déclaré à la presse un des avocats de la défense, Me Aboubacar Sylla.

Pour un autre de ses collègues, Me Mohamed Bérété, ce verdict était attendu: "Il fallait faire en sorte que l'Etat (guinéen) sorte de cette situation la tête haute", a-t-il dit. "Il fallait donc prendre une telle décision pour justifier la longue détention de ces personnes", a-t-il estimé.

Tenus comme les principaux responsables de l'attaque contre le domicile privé du président Condé, le commandant Alpha Oumar Diallo - présenté comme le cerveau de l'assaut - ainsi que l'officier Jean Guilavogui, ont été condamnés en juillet 2013 à la réclusion à perpétuité, huit autres accusés écopant de 2 à 15 ans de prison. Dix-sept des accusés, civils et militaires, ont été relaxés.

Avec AFP