La coalition Pai-Terra Ranka du parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), fondé par Amilcar Cabral et qui a longtemps dominé la politique nationale, obtient 54 sièges. Il devance le Madem G15, famille politique du président, qui gagne 29 sièges, a indiqué Mpabi Cabi, président par intérim de la commission électorale. Le Parti du renouveau social (PRS) avec 12 députés, celui des travailleurs avec 6 députés et l'Assemblée du peuple uni qui remporte 1 siège, complètent la nouvelle Assemblée nationale.
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Ce résultat est un désaveu pour le président Embalo, au pouvoir depuis 2019. Il avait dissous l'Assemblée nationale en mai 2022 en raison de "divergences persistantes ne pouvant être résolues" avec le Parlement, déjà dominé par le PAIGC, et devenu selon lui "un espace de guérilla politique et de complot". Cet échec est imputé selon des observateurs à des dissensions internes au sein du parti Madem G15 et à l'incapacité du président à résoudre le problème de la chute du prix de la noix de cajou, source de revenu importante de la population.
Le président devrait nommer prochainement un Premier ministre de la coalition victorieuse. Aussitôt les résultats proclamés, une foule a convergé vers le siège du PAIGC dans un tintamarre de casseroles. "Nous venons de réaliser une victoire historique. La seule chose que nous demandons cette fois-ci est qu'on nous laisse gouverner le pays", a déclaré à l'AFP Muniro Conté, porte-parole de la coalition PAI-Terra Ranka.
Dans ce pays où les résultats sont régulièrement contestés, les quelque 200 observateurs internationaux ont annoncé n'avoir relevé aucun incident majeur et affirmé que le scrutin a été "libre, transparent et apaisé". La Guinée-Bissau souffre d'une instabilité politique chronique et a été victime depuis son indépendance du Portugal en 1974 d'une kyrielle de coups d'Etat ou de tentatives de coup d'Etat, la dernière en février 2022.