Faustino Imbali, 63 ans, a dirigé le gouvernement quelques mois en 2001. Il avait été auparavant quelques semaines à la tête de la diplomatie de ce petit pays de moins de deux millions d'habitants, fonctions qu'il a de nouveau occupées entre 2012 et 2013.
Nommé par décret présidentiel, il doit être investi mardi après-midi.
Il est appelé à ce poste dans une période de crise profonde et à moins d'un mois de la date prévue de la présidentielle.
Après des mois de confrontation entre présidence et gouvernement, le chef de l'Etat a démis lundi soir avec effet immédiat le gouvernement du Premier ministre en place Aristides Gomes. Il a invoqué la "grave crise politique qui empêche le fonctionnement normal des institutions de la République".
Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) qui dirigeait jusqu'à lundi le gouvernement, a dénoncé sur Twitter les mesures "irresponsables" du président et en a appelé au soutien de la communauté internationale pour les faire annuler.
L'impact de ces nouvelles secousses est incertain, en particulier en ce qui concerne la tenue de la présidentielle à la date prévue du 24 novembre. La communauté internationale insiste sur le respect du calendrier.
Indépendante depuis 1974, après une lutte de 11 ans, l'ancienne colonie portugaise a connu depuis lors quatre putschs, seize tentatives de coup d'Etat et une valse des gouvernements.
La victoire de José Mario Vaz à la présidentielle de 2014 a marqué un retour progressif à la légalité constitutionnelle.
Mais sa présidence à la tête d'un pays affligé par la pauvreté, la corruption et le trafic de drogue avec l'Amérique latine n'a pas mis fin à l'instabilité et les Premiers ministres se sont succédé ces dernières années.
Il y a quelques jours, le Premier ministre Aristides Gomes dénonçait un projet de coup d'Etat. Et samedi, les forces de l'ordre réprimaient violemment une tentative de manifestation de l'opposition, faisant un mort et plusieurs blessés.
M. Vaz a terminé son mandat de cinq ans le 23 juin. Depuis lors, il est resté à la tête du pays mais avait laissé la conduite des affaires au gouvernement qu'il avait formé début juillet, jusqu'à la tenue de la présidentielle, à la suite d'une décision de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).