Haïti : le bilan provisoire s'alourdit après l'ouragan Matthew

Un vieillard est assis sur ce qui reste des maisons dans l’arrondissement des Cayes après le passage de l’ouragan Matthew, en Haïti, 4 octobre.

La directrice de la protection civile en Haïti, Marie-Alta Jean Baptiste, avance un bilan provisoire de 319 morts se rapprochant des chiffres (d'au moins 400 personnes) précédemment donnés par le sénateur Hervé Fourcand.

L'ouragan Matthew a fait au moins 319 morts en Haïti lors de son passage en début de semaine, a déclaré à l'AFP Mme Jean Baptiste. Ce bilan reste encore très provisoire.

"Les premières données de la Grande Anse nous parviennent et, pour ce département, nous avons déjà comptabilisé 48 morts", a-t-elle déclaré samedi matin à l'AFP, ce qui porte pour l'heure le bilan officiel à 319 morts.

Certains élus locaux des zones sinistrées estiment que ces chiffres sous-évaluent l'ampleur du drame: selon le sénateur Hervé Fourcand, l'ouragan Matthew a causé la mort d'au moins 400 personnes dans le seul département du Sud, sa circonscription.

"Nous sommes très prudents face à certains chiffres que l'on voit circuler sans que l'on sache forcément qui les communique et sans que l'on ait aucun détail sur les circonstances des décès", a commenté Mme Jean-Baptiste.

"Compte tenu des difficultés d'accès à certaines zones et surtout, des difficultés de communication, nous ne pourrons pas parvenir à un bilan définitif avant mercredi", a-t-elle relevé.

Toute la partie méridionale du pays a été noyée sous des pluies diluviennes et secouée par des vents très violents, pendant de longues heures. Matthew était alors en catégorie 4, avec des vents de 230 km/h.

Le pays est très vulnérable aux intempéries en raison d'une importante déforestation.

Environ 1,3 million de personnes --sur une population de 10,3 millions-- ont été affectées par le passage de l'ouragan Matthew. Parmi elles, plus de 750.000 personnes ont besoin d'assistance humanitaire, a indiqué le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Il a rasé des milliers de maisons, endommagé des écoles, détruit d'importantes exploitations agricoles, des entreprises, des routes et des ponts. Plus de 29.000 maisons ont été détruites rien que dans le sud.

Quelque 80% des bâtiments de Jérémie, capitale du département méridional de Grande Anse comptant environ 30.000 habitants, ont été rasés, selon Jean-Michel Vigreux, directeur de l'ONG Care Haïti.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), des parcelles agricoles ont été entièrement détruites dans certaines régions, ce qui fait craindre une crise alimentaire très sévère pour la moitié sud du pays.

Au-delà des destructions, les autorités et organisations humanitaires redoutent une importante recrudescence du choléra en raison des grandes inondations et du cruel manque d'accès à l'eau potable et à des produits d'hygiène dans les zones sinistrées.

Avec AFP