Les responsables de trois confessions religieuses notent avec regret et tristesse que la veille de la célébration de cette journée soit marquée par les conflits sanglants entre des agriculteurs et des éleveurs dans une partie du pays.
Suite à la dévastation des champs des agriculteurs, le conflit s’est soldé avec la mort de plusieurs personnes et des dégâts matériels.
"Nous manquerons gravement à notre devoir de religieux si nous ne dénonçons pas ce fait qui prouve que le défi de la recherche de paix est de taille et nous sommes tous interpellés", a déclaré Abbé Romain Guelbé, coordonnateur de la plateforme interconfessionnelle.
La plateforme dénonce également les menaces qui planent sur les moyens de communication et le bras de fer entre le pouvoir et les partis politiques de l’opposition.
Une crise politique qui nait après l’annonce de l’organisation d’un forum citoyen par les forces vives qui ne se reconnaissent pas dans les résolutions du 2e forum national inclusif organisé par le pouvoir.
Répondant aux religieux, le président Idriss Déby Itno accuse les acteurs politiques et de la société civile de vouloir diviser les tchadiens pour des intérêts égoïstes.
"Ca fait 11 ans que nous prions ensemble, on aurait dû passer à une autre étape de brassage des Tchadiens", a déclaré le président Déby. "Tous ceux qui seront impliqués répondront devant la justice. Car, force va rester à la loi", a-t-il averti.
La déclaration n'a pas convaincu le député Tchombi Getna Kami, qui représente le département de la Kabia, province du Mayo-Kebbi Est.
Tout en appréciant l’initiative du président Déby de faire appliquer la loi en vigueur, le député Tchombi se dit pessimiste quand à l’aboutissement du dossier. Il souhaite qu’un un pool d'avocats soit constitué pour faire avancer le dossier.
Vu la lenteur judiciaire, Toubou Mahamat Bakhit, président de l’Union nationale des jeunes étudiants chrétiens et musulmans des universités du Tchad, propose qu’un comité spécial soit mis en place au niveau de la justice pour gérer cette affaire.
"Si tu as un problème, mieux vaut l’exposer au grand marché que d’aller à la justice, puisqu’avec la lenteur judiciaire tu n’auras pas de solution", dit-il, en citant un adage tchadien.
Il propose au chef de l’Etat de mettre sur pied un comité de 90 jours composé des différents acteurs avec à la tête un juriste crédible pour arriver à une justice équitable. Ces gens ont tout perdu et il ne faut pas traîner le pas, a-t-il dit.
Deux cantons situés dans le département de la Kabia, province du Mayo Kebbi Est, dans le Sud du Tchad sont touchés par ce conflit.
Selon le bilan officiel, 36 personnes ont été tuées alors que des sources indépendantes évoquent une cinquantaine de morts, cinq villages incendiés, des milliers de têtes de bétail et des personnes disparues et plus de 70 arrestations.
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