A 10h00 (9h00 GMT), des tables cassées et autres pierres jonchaient la chaussée et les abords de la Foire internationale de Kinshasa située entre les quartiers Limete et Lemba (dans le centre de la capitale congolaise).
Ce décor témoigne de la violence de l'altercation qui a opposé les agents de la police anti-émeute et les "commandos de jeunes", a déclaré à l'AFP un habitant du quartier, Patrick Mulumba, cloitré chez lui.
Pendant près d'une heure, des échanges des tirs de gaz lacrymogènes de la police et de jets de pierre ont perturbé les activités et la circulation dans la commune de Lemba, connue comme le "quartier latin de Kinshasa".
Des manifestants scandaient des slogans hostiles au président congolais Joseph Kabila qui a convoqué un "dialogue national" fin novembre en vue d'"élections apaisées" dans le pays, et contre l'ex-Premier ministre togolais, Edem Kodjo, facilitateur désigné de l'Union africaine pour ce forum, a ajouté un pompiste sous couvert d'anonymat.
Des manifestations ont également été signalées au Rond-point Ngaba, non loin de l'Université de Kinshasa et sur l'avenue de l'Enseignement (proche du palais du peuple, siège du Parlement) où sont concentrés les sièges des partis politiques d'opposition, selon plusieurs témoignages.
Des centaines des jeunes en colère s'y trouvaient encore, selon un journaliste de l'AFP.
Convoqué fin novembre 2015 en vue d'"élections apaisées", ce dialogue voulu "inclusif" s'ouvre jeudi à 15h00 (14h00 GMT) et réunira la majorité et quelques partis d'opposition.
Le "Rassemblement", une coalition des forces politiques et sociales autour de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, lui, conditionne sa participation à une série de préalables dont la libération des prisonniers politiques et d'opinion, l'arrêt des poursuites contre l'opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle.
Les transports en commun se faisaient plutôt rares à Kinshasa, et les arrêts de bus étaient bondés dans les quartiers contestataires. "Que cherchent-ils encore? Qu'ils aillent au dialogue au lieu de nous distraire", a protesté Berthe Nzinga, fonctionnaire de l'État qui affirme avoir mis plus d'une heure dans l'attente d'un bus à cause des manifestations.
Le climat politique est tendu en RDC en mesure qu'approche la fin du mandat du président Kabila fixé au 20 décembre.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter mais l'opposition le soupçonne de chercher à s'accrocher au pouvoir au-delà du terme de son mandat.
Avec AFP