Un groupe d'environ 100 manifestants pro-démocratie étaient toujours retranchés dans le campus de l'université Polytechnique, théâtre depuis le week-end dernier d'échauffourées avec les forces de l'ordre qui ont encerclé le complexe.
S'exprimant lors d'une conférence de presse peu après la présentation du nouveau chef de la police de la région administrative spéciale, Carrie Lam a déclaré que son gouvernement était avant tout "réactif" face à la contestation.
Elle a appelé à une issue pacifique, sans exclure de nouvelles violences.
"Si les manifestants sortent de manière pacifique (...) il n'y aura alors aucune situation donnant lieu à ce genre de violences", a-t-elle dit. Mais si la situation venait à changer, a-t-elle poursuivi, la police devra alors prendre les "mesures nécessaires".
Lire aussi : Port du masque: Pékin se dit seul à pouvoir statuer sur la constitution de Hong KongCarrie Lam, dont les manifestants réclament le départ, a dit regretter que des campus universitaires aient été transformés en "usines d'armement".
La dirigeante a indiqué que 600 manifestants avaient quitté le campus de l'université Polytechnique, parmi lesquels 200 mineurs.
Comme quatre autres campus universitaires précédemment, l'université Polytechnique a servi de base aux manifestants pour perturber les activités du territoire semi-autonome.
Ils ont bloqué les principaux axes routiers et contraint des commerces et des centres commerciaux à fermer dans le but, disent-ils, de mettre une pression économique sur le gouvernement.
Des centaines de manifestants ont fui le campus de l'université Polytechnique ou se sont rendus à la police dans la nuit de lundi à mardi, sur fond de heurts entre les deux camps.
La police a fait usage de gaz lacrymogène, de lanceurs de balles en caoutchouc et de canons à eau. Les contestataires ont lancé des cocktails Molotov et des pavés.
Les autorités ont autorisé deux figures importantes du mouvement de contestation à pénétrer lundi soir sur le campus pour une médiation, mais les manifestants ont refusé de quitter les lieux malgré une pénurie de nourriture.
Hong Kong est depuis plus de cinq mois secouée par un mouvement de contestation dénonçant l'influence exercée par la Chine sur les affaires du territoire et réclamant le respect de principes démocratiques.
Pékin dit respecter le principe "un pays, deux systèmes" introduit lors de la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à la Chine en 1997.
Mais la déclaration mardi d'un porte-parole d'une commission du Congrès chinois, selon laquelle les tribunaux hongkongais ne sont pas habilités à statuer sur la "Loi basique" établie au moment de la rétrocession, a jeté un doute sur l'autonomie de la ville.
Avec Reuters