Malgré des progrès, les femmes "continuent de faire face à une discrimination profonde dans presque tous les aspects de leur vie" au Qatar, affirme HRW dans un rapport, appelant à des réformes.
Les femmes, selon leur âge, doivent obtenir l'accord d'un tuteur pour voyager et pour étudier à l'étranger, avoir accès à la contraception et se marier. Selon des sources officielles, certaines institutions et familles n'appliquent pas les lois mais leur propre interprétation de coutumes.
Les tuteurs sont généralement des pères, frères, oncles ou cousins. Les femmes ne peuvent agir en tant que tutrices de leurs enfants, même si elles sont veuves. "Lorsqu'une femme est mariée, la tutelle est transférée de son père à son mari", précise HRW.
"Le Qatar est un ardent défenseur des droits des femmes dans le pays et à l'étranger. Le rapport de Human Rights Watch décrit de manière inexacte les lois, les politiques et les pratiques du Qatar relatives aux femmes", s'est défendu dans un communiqué le gouvernement qatari.
Ces faits rapportés ne sont "pas conformes à notre Constitution, nos lois ou nos politiques. Le gouvernement enquêtera sur ces cas et poursuivra quiconque a enfreint la loi", a-t-il poursuivi.
La Constitution de ce pays conservateur musulman prévoit "l'égalité des chances pour tous les citoyens".
HRW estime que les lois, politiques et pratiques faisant des hommes les chefs de famille sont au coeur de "ces règles et lois discriminatoires".
Des dizaines de Qataries ont dénoncé en 2020 sur les réseaux sociaux les mesures de tutelle, notamment l'autorisation d'un homme pour voyager.
"Les filles sont (en permanence) en quarantaine. Ce que le monde entier subit actuellement, c'est la vie normale des filles" au Qatar, déplore une femme, citée dans l'étude de l'ONG qui a interrogé 50 Qataries.
"La tutelle masculine limite l'aptitude des femmes du Qatar à vivre des vies épanouies, productives et indépendantes et alimente la discrimination et les violences domestiques", dénonce HRW.
L'ONG souligne toutefois que les Qataries sont parvenues à "briser des barrières et à accomplir des progrès importants", évoquant le nombre de diplômées supérieur à celui des hommes et la proportion élevée de femmes médecins et avocates.
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