Le TPLF a formé une alliance avec huit autres factions éthiopiennes contre le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, a-t-on appris vendredi de deux des groupes impliqués.
La nouvelle alliance sera appelée Front uni des forces fédéralistes et confédérées éthiopiennes. L’alliance sera formellement scellée vendredi lors d’une cérémonie prévue à Washington, indique un communiqué.
Le front est formé "pour inverser les effets néfastes du régime d'Abiy Ahmed sur les peuples d'Éthiopie et d'ailleurs", selon le communiqué. Un deuxième objectif, selon la déclaration, est de garantir "une transition sûre" en Éthiopie.
Plusieurs des groupes qui font partie de cette nouvelle alliance ont des combattants armés, à l’instar de l'Armée de libération oromo (OLA).
Côté gouvernement, on tente de minimiser cette annonce.
"L'ouverture de l'espace politique il y a trois ans a fourni une large opportunité de régler nos différends par les urnes en juin 2021", a écrit sur Twitter Billene Seyoum, porte-parole du Premier ministre. Élu initialement en 2018, M. Abiy a été investi pour un nouveau mandat en septembre à l’issue des élections de juin.
Pression diplomatique
Entre temps, l’activité diplomatique s’intensifie.
Plusieurs pays, notamment d’Afrique et d’ailleurs, appellent à un cessez-le-feu immédiat en Éthiopie après que les forces tigréennes ont déclaré leur intention de prendre la capitale Addis-Abeba.
"Le conflit en Éthiopie doit prendre fin. Les négociations de paix doivent commencer immédiatement, sans conditions préalables, afin de parvenir à un cessez-le-feu", a écrit sur Twitter mercredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.
Au Congrès, des sénateurs américains ont présenté jeudi un projet de sanctions à l'encontre des parties impliquées dans le conflit en Éthiopie.
L'annonce de la nouvelle alliance intervient lors d'une visite de deux jours à Addis-Abeba de l'envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman.
Jeudi, il a rencontré le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, ainsi que le ministre de la défense, le ministre des finances et le vice-premier ministre éthiopiens, selon le département d'État.
La guerre qui avait commencé au Tigré il y a un an, a au fil des mois embrasé d’autres régions de l’Éthiopie. A ce jour, ce conflit fratricide a fait des milliers de morts et plus de deux millions de déplacés.