Des migrants de la Corne de l'Afrique passent par Djibouti avant d'entreprendre la périlleuse traversée en mer en direction d'Aden, dans le sud du Yémen en guerre. De là, ils tentent généralement de se rendre dans des riches pays du Golfe à la recherche d'un travail. Certains ne survivent pas à la traversée et d'autres atterrissent dans des camps.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré dans un communiqué avoir appris mercredi qu'"au moins huit migrants sont morts de complications liées à une diarrhée aqueuse aiguë à l'hôpital Ibn Khaldoun du gouvernorat de Lahj".
Ces migrants, pour la plupart éthiopiens, avaient été détenus dans un camp militaire à Lahj où plus de 1.400 personnes sont parquées. Les autorités du camp indiquent avoir détecté au moins 200 cas de diarrhée, selon la même source.
L'OIM ajoute avoir mis en place un centre de traitement de la diarrhée à l'hôpital Ibn Khaldoun qui traite actuellement 53 cas, dont huit graves.
L'organisation dit surveiller les conditions de vie de quelque 5.000 migrants de la Corne de l'Afrique détenus sur trois sites -deux stades sportifs et un camp militaire- dans les provinces du sud du Yémen: Aden, Lahj et Abyane.
"Je suis profondément attristé par la mort de ces huit migrants qui faisaient partie des milliers d'autres détenus dans des conditions déplorables au Yémen. Nous avons dénoncé cette politique auprès des autorités, les exhortant à adopter une approche humaine de la migration irrégulière", a déclaré Mohammed Abdiker, directeur des opérations et des situations d'urgence de l'OIM.
Selon lui, des gardes du camp installé dans un stade d'Aden ont tiré mardi sur des migrants, blessant deux dont un adolescent qui risque la paralysie.
"L'OIM est prête à aider le Yémen et d'autres partenaires régionaux à identifier des réponses durables à la migration irrégulière, qui n'impliquent pas les abus contre les migrants vulnérables et respectent pleinement le droit international", a souligné M. Abdiker.