Human Right Watch dénonce la loi russe sur les médias étrangers

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La loi russe permettant de classer des médias comme "agents de l'étranger" constitue une "attaque" contre la liberté de la presse, a dénoncé vendredi l'organisation Human Rights Watch (HRW), qualifiant également de "malheureuses" les restrictions imposées par Washington à la chaîne russe RT.

Le texte, adopté par les députés russes et qui doit encore être voté par les sénateurs et promulgué par le président Vladimir Poutine, permet de classer tout média international opérant en Russie sous cette appellation controversée sur décision du ministère de la Justice.

Cette loi est présentée comme une riposte après l'enregistrement aux Etats-Unis en tant qu'"agent de l'étranger" de la chaîne RT, contrôlée par l'Etat russe.

"La décision malheureuse du gouvernement américain d'enregistrer (RT en tant qu'+agent de l'étranger+) a donné au Kremlin une plateforme pour riposter et c'est ce qu'il a fait avec une attaque à plein régime contre la liberté de la presse", a dénoncé HRW dans un communiqué.

"Malheureusement, la loi ne va pas seulement causer du tort aux médias étrangers, mais encore pire, limiter injustement le droit des citoyens russes à accéder aux informations et aux idées", estime l'organisation.

"Cette législation est taillée sur mesure pour être sélective et mise en application de manière politique pour faire taire les voix qui ne doivent pas être entendues par les Russes", poursuit-elle.

La loi russe, également critiquée par Berlin et l'ONG Amnesty international, contraint notamment les entités concernées à donner des informations aux autorités sur leur situation financière, et à préciser dans les documents qu'elles produisent qu'ils sont classés comme tels.

Les radios Voice of America et Radio Free Europe/Radio Liberty, financées par le Congrès américain, sont les premiers médias qui ont été avertis par Moscou d'un possible enregistrement prochain sous cette dénomination.

L'ambassadeur américain à Moscou, Jon Huntsman, a de son côté assuré vendredi, lors d'une visite dans les locaux moscovites de Radio Free Europe, que la loi russe "n'était pas réciproque du tout" et allait plus loin que les obligations à laquelle a dû se soumettre RT aux Etats-Unis.

"Nous allons suivre le travail qui se poursuit au Parlement à propos de cette législation en préparation de très, très près car nous sommes inquiets", a-t-il déclaré, cité par Radio Free Europe.

Avec AFP