Human Rights Watch dénonce une "punition collective" dans une prison égyptienne

Les forces de sécurité égyptiennes montent la garde devant l'une des entrées de la prison de Tora, au Caire, en Égypte.

Human Rights Watch (HRW) a accusé jeudi les autorités pénitentiaires égyptiennes d'avoir durci les conditions de détention dans un établissement du Caire connu pour accueillir des prisonniers politiques, après une tentative d'évasion.

Pour appuyer ces allégations, l'ONG de défense des droits humains dit se baser sur une vidéo prise dans la "prison Scorpion", une lettre sortie en cachette de ce même centre de détention, dans le complexe pénitentiaire de Tora, au Caire, ainsi que sur plusieurs témoignages.

"Les autorités égyptiennes imposent apparemment une punition collective à des centaines de détenus dans la prison Scorpion", a indiqué Joe Stork, directeur adjoint du département Afrique du Nord/Moyen-Orient à HRW.

Le ministère de l'Intérieur a indiqué que trois policiers avaient péri en septembre dans une tentative d'évasion lors de laquelle quatre prisonniers condamnés à mort ont été tués.

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Les nouvelles restrictions dans cette prison déjà surpeuplée privent quasiment "les détenus d'une ventilation adéquate, d'électricité et d'eau chaude", selon HRW.

"Absence de lumière naturelle", "manque de sommeil", "manque de place" ...: "la prison Scorpion viole (...) les droits fondamentaux des prisonniers", dénonce l'ONG basée à New York.

Au moins 14 détenus de cette prison sont morts depuis 2015 dans cette prison qui accueille des responsables islamistes et d'autres dissidents connus, selon des groupes de défense des droits humains.

Selon ces mêmes sources, quelque 60.000 prisonniers en Egypte sont des détenus politiques.

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Depuis la destitution par l'armée en Egypte en 2013 du président islamiste, Mohamed Morsi, et l'arrivée au pouvoir l'année suivante d'Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s'est abattue sur toute forme d'opposition, islamiste ou libérale.

Au printemps, alors que l'Egypte enregistrait ses premiers cas de contamination au Covid-19, des militants des droits humains avaient appelé à la libération de nombreux détenus pour éviter leur possible contamination dans les prisons du pays, surpeuplées et à l'hygiène douteuse.