"Il n'y a pas de quoi !": Trump réagit au bitcoin qui atteint 100.000 dollars

Le président élu Donald Trump lors de la conférence Bitcoin 2024, le samedi 27 juillet 2024, à Nashville, Tennessee. AP / Alex Brandon

Donald Trump s'est attribué jeudi les mérites du franchissement de la barre des 100.000 dollars par le bitcoin, un seuil symbolique dépassé dans la nuit, un mois pile après l'élection du milliardaire, grand promoteur du secteur, qui ne cesse de galvaniser la crypto-sphère.

"Félicitations aux fans du bitcoin !!! 100.000 dollars !!! IL N'Y A PAS DE QUOI !!! Ensemble, nous allons rendre sa grandeur à l'Amérique", a déclaré sur son réseau Truth Social le président élu, qui entrera à la Maison Blanche le 20 janvier. Vers 13H25 GMT, la plus importante cryptomonnaie par la capitalisation s'échange à 103.192,25 dollars. Elle oscillait encore autour de 69.000 dollars le 5 novembre, jour de l'élection.

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Elle a atteint dans la nuit un record de 103.800,45 dollars, après l'annonce mercredi par Donald Trump de son intention de placer un proche du secteur à la tête du gendarme américain des marchés financiers, la SEC. Un tel niveau, loin d'être imaginé il y a 16 ans lors de la création de la monnaie, crédibilise un peu plus le domaine encore controversé des actifs numériques, qui voit comme une aubaine le retour du dirigeant républicain à la Maison Blanche, surtout avec Elon Musk à ses côtés.

Après avoir qualifié les cryptomonnaies d'escroquerie durant son premier mandat, Donald Trump a changé son fusil d'épaule pendant sa campagne - en partie financée par le secteur - clamant son intention de faire des Etats-Unis "la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies". Le cours de la monnaie numérique s'est même envolé de plus de 8% dans la nuit de mercredi à jeudi après l'annonce par Donald Trump qu'il prévoyait de nommer l'avocat républicain Paul Atkins à la tête l'autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC).

Son nom "a électrisé la communauté des cryptos, confortant l'optimisme quant à un paysage réglementaire plus accommodant" et "une approche indulgente à l'égard de ce marché en plein essor", observe Stephen Innes, de SPI Asset Management. M. Atkins avait publiquement critiqué l'an dernier les responsables de la SEC, estimant qu'ils auraient dû se montrer "plus accommodants" avec les entreprises des "cryptos" et les accusant de détourner les entrepreneurs du marché américain.

Paul Atkins succédera à Gary Gensler, dont l'approche répressive à l'encontre des devises numériques hérissait le secteur. Sa démission anticipée en novembre avait déjà fait bondir le cours du bitcoin. L'envolée des dernières semaines a aussi été alimentée par l'éventualité de la création par Donald Trump d'un ministère chargé des cryptomonnaies ou l'intention qui lui est prêtée de créer une réserve stratégique de bitcoins aux Etats-Unis, principalement grâce aux jetons saisis par la justice, ce qui légitimerait encore davantage la devise. "Pourrait-il être le président qui permettra aux cryptomonnaies de se généraliser, les Américains pourront-ils les utiliser pour payer leurs impôts? Il y a davantage de chances que cela se produise", relevait récemment Kathleen Brooks, experte pour le courtier XTB.

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De nombreuses cryptomonnaies et sociétés du secteur ont vu leur cours exploser après l'élection américaine, à l'instar du fournisseur de services Bitcoin MicroStrategy et de la plateforme d'échanges Coinbase. Le dogecoin, crypto créée initialement pour plaisanter, et dont Elon Musk s'est entiché à partir de 2019, a aussi surfé sur la vague.

Le bitcoin est né en 2008 d'un rêve libertarien: échapper au contrôle des institutions financières en s'appuyant sur une technologie ("blockchain") qui permet d'enregistrer de manière décentralisée et infalsifiable les transactions grâce à un réseau d'ordinateurs dans le monde entier. Au fil des années, le bitcoin, comme les autres cryptomonnaies, a été impliqué dans plusieurs scandales financiers, devise privilégiée des pirates informatiques ou pour monnayer des activités illicites.

Il est aujourd'hui en quête de respectabilité. Le Salvador a été en 2021 le premier pays à l'adopter comme monnaie légale, sans convaincre la population, suivi par la Centrafrique. Certains commerçants l'acceptent comme moyen de paiement, comme l'a fait Elon Musk pour ses voitures Tesla avant de faire volte-face. Aux Etats-Unis, deux nouveaux produits de placement (ETF), l'un suivant la performance du bitcoin, l'autre celle de l'éther, la deuxième principale cryptomonnaie, ont attiré des dizaines de milliards cette année, contribuant à l'envolée du cours.