Pendant ce temps, le nouveau ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l'immigration illégale son cheval de bataille, rencontrera son homologue Abdelouafi Laftit pour voir comment accélérer les retours de Marocains en situation irrégulière arrêtés en France.
Lire aussi : Macron accueilli au Maroc par Mohammed VI pour sceller leur réconciliationLe président français a été accueilli lundi en grande pompe par le roi Mohammed VI afin de retisser des liens aussi historiques que profondément distendus depuis trois ans par des brouilles entre ce pays du Maghreb et l'ex-puissance coloniale. "Ce jour à Rabat, nous ouvrons un nouveau chapitre de la longue histoire entre le Maroc et la France et la prochaine génération", a conclu Emmanuel Macron lundi soir sur le réseau social X.
Au deuxième jour de sa visite – qui s'achèvera mercredi – il doit rencontrer le Premier ministre Aziz Akhannouch ainsi que les présidents des deux chambres avant de se recueillir au mausolée de Mohammed V, premier roi du Maroc après l'indépendance en 1956.
Premier moment fort de la journée, l'allocution au Parlement sera l'occasion de revenir sur les liens historiques entre les deux pays et la question du Sahara occidental. Cette ex-colonie espagnole, considérée comme un "territoire non-autonome" par l'ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Après les Etats-Unis, l'Espagne et l'Allemagne, le président français a fait un pas majeur en direction de Rabat en apportant en juillet son appui au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.
Jeux vidéo
Il clôturera ensuite les Rencontres entrepreneuriales Maroc-France, l'occasion d'engranger de nouveaux contrats après déjà une série d'accords signés la veille en présence du roi. Et participera à une séquence dédiée aux jeux vidéo en présence de professionnels français et marocains, afin d'aider au développement de la filière au Maroc.
Au total, les contrats commerciaux, investissements et prêts conclus portent sur un montant allant "jusqu'à dix milliards d'euros", a annoncé l'Elysée, sans plus de précisions. Ils portent sur le transport ferroviaire, les énergies renouvelables dont le Maroc entend devenir un champion, l'eau, le secteur portuaire ou encore la transition énergétique.
Lire aussi : Accords entre l'UE et le Maroc: la justice donne raison au Front Polisario du Sahara occidentalIl est notamment prévu que le groupe français Egis participe à la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse Tanger-Marrakech. Alstom va aussi y prendre part en négociant la fourniture de 12 à 18 rames de TGV. Le premier tronçon avait été inauguré par le roi et le président français en 2018.
Le Français TotalEnergies a pour sa part signé un des plus gros accords pour le développement de la filière d'hydrogène vert au Maroc. Autre gros volet, Engie et l'Office chérifien des phosphates ont signé un accord de "partenariat dans la transition énergétique", dont les énergies renouvelables.
Retours et réadmissions
Accompagné par son épouse Brigitte Macron et une pléthorique délégation de ministres, patrons d'entreprise, intellectuels ou personnalités du spectacle, le président français a été salué lundi à sa descente d'avion par une longue poignée de main du monarque, en costume sombre et s'appuyant sur une canne, au son de 21 coups de canon. Les deux dirigeants ont ensuite salué longuement les deux délégations, place Mechouar, à l'entrée du palais royal.
Etaient notamment présents le philosophe Bernard-Henri Lévy et son épouse Arielle Dombasle, le sociologue Edgar Morin, l'acteur Gérard Darmon, le champion olympique de judo Teddy Riner et la directrice de l'Unesco Audrey Azoulay, fille du conseiller du roi du Maroc André Azoulay.
Your browser doesn’t support HTML5
Pas moins de neuf ministres français sont également du voyage, dont ceux de l'Economie Antoine Armand, de l'Education nationale Anne Genetet et de la Culture Rachida Dati, d'origine marocaine.
Le ministre de l'Intérieur discutera de son côté d'un "partenariat global" portant à la fois sur le "renforcement de la circulation" des personnes entre les deux pays et la "gestion des migrations irrégulières, dont les retours et réadmissions", a précisé l'Elysée.