Immigration et mur, missions du ministère de la Sécurité intérieure sous l'ère Trump

Le président élu Donald Trump avec le Général John Kelly à Bedminster, New Jersey, le 20 novembre 2016.

Le contrôle de l'immigration et la construction d'un mur à la frontière du Mexique, promesses phares du président élu Donald Trump, font partie des nombreuses missions du ministère américain de la Sécurité intérieure, qui sera dirigé par l'ancien général John Kelly.

Le troisième plus grand ministère des Etats-Unis --après celui de la Défense et celui des Anciens combattants--, pour lequel travaillent 240.000 fonctionnaires et qui chapeaute 22 agences fédérales, a pour mission de "protéger le pays des nombreuses menaces auxquelles il est confronté".

Créé après les attentats du 11 septembre 2001, sa "plus haute priorité" est "d'empêcher les attaques +terroristes+" ainsi que "l'acquisition, l'importation, le transfert ou l'utilisation de matériels nucléaires, radiologiques, biologiques ou chimiques aux Etats-Unis", indique le site du DHS (Department of Homeland Security).

Le DHS est aussi chargé de protéger les infrastructures et les ressources vitales du pays, comme les centrales nucléaires, ainsi que les plus hauts dirigeants américains (le Secret Service, service de protection des personnalités, dépend du DHS) et les événements majeurs risquant d'être la cible d'une attaque.

Mais c'est sur l'immigration que ce ministère est attendu, au vu des promesses de campagne du futur président américain, qui entend expulser des millions d'immigrés clandestins.

Le DHS, chargé d'appliquer les lois migratoires, a déjà "mis l'accent", selon son site, sur l'expulsion des criminels étrangers menaçant l'ordre public et sur les entreprises qui "violent la loi" en embauchant des clandestins.

De ce ministère dépend également le service de naturalisation, qui accorde la nationalité américaine.

Le président Barack Obama a adopté des décrets d'intégration de certaines catégories de clandestins, mais il a beaucoup plus expulsé que ses prédécesseurs, avec au moins 2,4 millions de personnes raccompagnées à la frontière ou renvoyées dans leur pays. Le rythme baisse toutefois depuis trois ans.

Chargé du "contrôle" et de la "sécurisation" des frontières, le DHS aura son mot à dire dans la construction du fameux mur que Donald Trump a promis d'ériger à la frontière américano-mexicaine. Le républicain a toutefois précisé depuis son élection que le mur ne serait pas fait seulement de briques mais aussi de "clôtures".

Le DHS emploie les patrouilles au frontières (Border Patrol). Au sud du pays, leur nombre a considérablement augmenté, passant de 9.100 agents en 2001 à 18.500 actuellement.

La Sécurité intérieure est aussi chargée de lutter contre les piratages informatiques. C'est lui qui avait annoncé début octobre, avec la direction du renseignement américain (ODNI), que la Russie avait piraté des organisations politiques américaines et des systèmes électoraux dans le but "d'interférer dans le processus électoral américain".

Mais dans un entretien diffusé dimanche sur Fox News, Donald Trump a affirmé qu'il ne "croyait pas", contrairement aux conclusions de la CIA, que la Russie a cherché à le faire élire. Plus tôt, sur le même sujet, il avait dénoncé les motivations politiques de semblables conclusions émises par le DHS.

Avec AFP