Mince espoir d'accalmie pour les incendies en Californie

Les pompiers luttent contre les flammes menaçant les maisons de Shepherd Mesa Road à Carpinteria, en Californie, le 10 décembre 2017.

Le sud de la Californie était toujours lundi la proie d'un gigantesque incendie qui a brûlé plus de 90.000 hectares de terres en une semaine et l'espoir d'une accalmie restait mince malgré des vents faiblissants, selon les services de secours.

Plus de 6.000 pompiers luttaient contre le principal brasier, baptisé "Thomas", qui a poursuivi sa course vers le nord et l'ouest, menaçant les villes de Montecito et Summerland, au nord de Los Angeles, selon l'agence californienne de lutte contre les incendies, Calfire.

Des opérations d'évacuation étaient prévues dans les zones situées à l'ouest de l'incendie qui a déjà détruit près de 800 bâtiments et en menace 18.000 autres. "Notre maison est menacée par les flammes, on a dû évacuer nos animaux", a témoigné sur Twitter la présentatrice Ellen DeGeneres, qui habite Montecito.

"Le feu s'approche. Les pompiers luttent avec courage. Ça peut aller des deux côtés. Je me prépare à évacuer", a posté l'acteur Rob Lowe, qui possède une maison à Santa Barbara.

Parti le 4 décembre dans le comté de Ventura, "Thomas" a dépassé lundi matin le seuil des 90.000 hectares de surface brulée et n'était contenu qu'à 15%, a estimé Calfire qui le classe au cinquième rang des plus grands feux de l'histoire de la Californie.

"Une météo propice aux incendies va permettre une expansion significative au foyer vers le comté de Santa Barbara, menaçant les communautés de Montecito et Summerland", a indiqué Calfire dans un communiqué.

"Des rafales de vents vont continuer à pousser le feu vers l'ouest tandis qu'un sol sec, des températures élevées et un taux d'humidité à un chiffre vont lui permettre de progresser à l'ouest et au nord", a ajouté l'agence.

Conséquence sur la qualité de l'air

Après des pointes à plus de 130 km/h en milieu de semaine, le vent devrait souffler entre 40 et 70 km/h sur le nord de Los Angeles, où la qualité de l'air était toujours "mauvaise pour la santé". La fumée pourrait faire tousser les habitants de la mégapole dès lundi après-midi, selon les services météorologiques de l'Etat.

L'incendie a également entraîné des coupures de courant pour près de 85.000 habitants de la région de Santa Barbara, selon un bilan établi dimanche soir par l'Agence d'électricité de Californie du sud.

Ailleurs dans le sud de la Californie, les cinq autres feux ayant démarré depuis lundi semblaient sous contrôle. Le foyer "Lilac", au nord de San Diego, le plus important après "Thomas", était contenu à 80% lundi matin et ne progressait plus.

Au total, les feux ont détruit plus de 100.000 hectares et provoqué l'évacuation de centaines de milliers de personnes. Ils ont fait un seul mort, selon les secours.

Le président Donald Trump a publié vendredi une déclaration d'urgence pour cet Etat de la côte ouest, permettant le déblocage de l'aide fédérale pour Los Angeles et sa région.

L'année 2017 a été la plus meurtrière en Californie à cause d'incendies. Plus de 40 personnes sont mortes en octobre dans plus d'une dizaine de feux qui ont ravagé une partie du nord viticole, ont rasé plus de 10.000 bâtiments et brûlé plus de 73.000 hectares.

Le gouverneur de Californie Jerry Brown avait affirmé samedi que la récurrence de ces incendies était la "nouvelle norme", directement liée au changement climatique.

Avec AFP