Inculpation de Dadis Camara : la FDIH salue, son parti dénonce une justice politique

Le capitaine Moussa Dadis Camara (Archives)

Le Front patriotique pour la démocratie et le développement (FPDD), estime que l’inculpation est liée à l’intention de Dadis Camara de se présenter à la présidentielle d'octobre en Guinée.

"C'est Dadis Camara lui-même qui, en se déclarant (candidat), a inséré de la politique dans ce dossier, en tentant de monnayer sa candidature contre son impunité", a affirmé à l’AFP Souhayr Belhassen.

La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) appelle le parle au calme mais estime que l’inculpation était inéluctable.

"La logique du dossier faisait que cette inculpation était inéluctable", a commenté Mme Belhassen, ajoutant que les remous politiques vécus par le Burkina Faso - avec la chute fin octobre de Blaise Compaoré, après 27 ans de règne -, où vit le capitaine Camara depuis 2010, avaient "grandement ralenti" la marche de la justice guinéenne.

Moussa Dadis Camara a été inculpé mercredi par trois magistrats guinéens venus l'entendre à Ouagadougou, pour "complicité d'assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures" dans des violences qui ont couté la vie à au moins 157 personnes avec plusieurs disparus, selon un rapport de la Commission internationale d'enquête de l'ONU.

Au moins 109 femmes avaient aussi été violées dans le stade et ses environs.

Ces violences étaient du 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte militaire au pouvoir à l'époque.

Les victimes attendent "depuis des années" la tenue du "procès du 28 septembre" "avec dans le box des accusés Dadis Camara et tous ceux qui ont ordonné et exécuté le crime le plus grave de l'histoire récente de la Guinée", a estimé Asmao Diallo, présidente d'une association de victimes interrogée au téléphone par l'AFP.