Une femme en prison après s'être plainte du bruit de la mosquée en Indonésie

Meiliana pleure lors de l'audience de condamnation devant un tribunal de district de Medan, dans le nord de Sumatra, en Indonésie, le 21 août 2018.

Une femme indonésienne a été condamnée mardi à 18 mois de prison après s'être plainte du bruit de la mosquée de son quartier au moment de l'appel à la prière, dernière condamnation en date en vertu d'une loi controversée sur le blasphème.

Meiliana, bouddhiste d'origine chinoise habitant dans ce pays à majorité musulmane, a été reconnue coupable d'insulte à l'Islam pour avoir demandé à la mosquée locale de baisser le volume des haut-parleurs diffusant l'appel à la prière car ceux-ci étaient trop bruyants et "faisaient mal" à ses oreilles.

Le tribunal de la ville de Medan, sur l'île de Sumatra, a estimé que les commentaires de celle-ci il y a deux ans avaient déclenché des émeutes qui ont mené au pillage de plusieurs temples bouddhistes. Certaines personnes d'origine chinoise avaient alors fui la zone.

La défense a indiqué vouloir faire appel de la décision, et Amnesty International a exhorté les tribunaux de plus haute instance à annuler la décision.

"Condamner quelqu'un à 18 mois de prison pour quelque chose de si trivial est une flagrante démonstration de l'application de plus en plus arbitraire et répressive de la loi sur le blasphème", a estimé le directeur de la branche indonésienne de l'organisation non-gouvernementale, Usman Hamid, précisant que ce verdict est "une violation flagrante de la liberté d'expression".

Quelque 800.000 mosquées diffusent l'appel à la prière cinq fois par jour dans les plus grandes villes comme les plus petits villages de l'archipel, qui abrite la plus importante population de musulmans au monde.


Avec AFP.