Initiative pour améliorer l'accès des Africains aux semences améliorées

(VOA)

Les semences améliorées sont une excellente opportunité pour sortir de la pauvreté en Afrique.

En Afrique, la production de semences améliorées a longtemps été la chasse gardée des groupements étatiques, laissant peu de place aux petits agriculteurs. Ce monopole a jusque-là constitué un obstacle sérieux à la production alimentaire. Mais une nouvelle initiative espère changer tout cela en améliorant l'accès des paysans aux semences améliorées.

Edward Mabaya a grandi au Zimbabwe, dans une famille de 10 enfants. Son père était un ouvrier sur des chantiers de construction et sa mère s’occupait de leurs pâturages. L’introduction des semences améliorées a changé la vie de la famille Mabaya.

« C’était à un moment où de nouvelles variétés venaient juste d’arriver au Zimbabwe, les petits agriculteurs les ont vite adoptées, ce qui a accru la production. Et avec l’argent gagné, mes parents ont été en mesure de nous envoyer à l'école », explique M. Mabaya.

En fait, chacun des dix enfants de la famille ont pu franchir le cap de l'université. M. Mabaya est aujourd’hui chercheur à l'Université Cornell à New York, travaillant sur un projet agronomique. Son espoir que celui-ci va donner à d'autres petits agriculteurs la même chance que ses parents ont eue.

Edward Mabaya coordonne l’African Seed Access Index,l’indice TASAI, lancé le 12 mars 2015, et qui surveille la filière des semences sur continent pour faciliter aux petits exploitants l'accès aux semences améliorées. Pendant longtemps utilisées seulement en Occident, celles-ci ont mis du temps à prendre ancrage en Afrique. La plupart des agriculteurs ont toujours eu recours aux vieilles techniques de conservation. Pour George Bigirwa de l'Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA), en termes de productivité, les semences améliorées sont une aubaine pour les petits paysans.

« La différence est comme le jour et la nuit. Si vous regardez certaines de ces variétés traditionnelles, le potentiel de rendement est très faible, par exemple le maïs ... La plupart des agriculteurs peuvent obtenir une tonne, ou une tonne et demie au plus. Mais lorsqu’ils utilisent les variétés améliorées, elles résistent aux maladies, certaines d'entre elles bravent même la sécheresse, et vous pouvez obtenir cinq à six tonnes par hectare », affirme M. Bigirwa.

Les semences améliorées sont une excellente opportunité pour sortir de la pauvreté en Afrique. Les agriculteurs sont confrontés à des défis auxquels ils n’avaient pas à faire face à il y a dix ans. L'industrie africaine des semences a donc encore un long chemin à parcourir selon M. Mabaya. Mais le continent n’a pas le droit de s’interdire l'accès à la même technologie agricole que le reste du monde. En tout état de cause, ce serait un pas vers l’autosuffisance alimentaire.