Les procès de 1.669 suspects, dont certains étaient détenus depuis plusieurs années, ont débuté en octobre 2017 devant des tribunaux civils, mis en place ad-hoc dans une base militaire éloignée de l'État du Niger, dans l'ouest du Nigeria.
Les procédures se sont déroulées à huis-clos et les médias ainsi que le public ont été interdits d'accès puis, après de fortes pressions des organisations de la société civile, les journalistes ont été autorisés brièvement à observer les audiences en février dernier.
Dans un rapport publié lundi, Anietie Ewang, de HRW Nigeria, a demandé à ce que "le Nigeria continue à poursuivre les personnes responsables des atrocités commises par Boko Haram et mette un terme à la détention prolongée de milliers de suspects".
"Cependant, pour parvenir à la justice et dissuader de prochaines attaques, les procédures judiciaires mises en place par le gouvernement nigérian doivent être conformes au droit constitutionnel et aux normes internationales", ajoute l'ONG.
En juillet, plus de 200 accusés ont été jugés, lors de procès expéditifs auxquels a pu assister HRW.
Au total, 113 personnes ont été reconnues coupables et condamnées pour appartenance à Boko Haram et pour avoir participé à des actes de terrorisme.
Un des responsables reconnus coupables a été condamné à 20 ans de prison pour l’enlèvement massif de plus de 200 lycéennes de la ville de Chibok, dans le nord-est du pays, en 2014.
Toutefois, HRW s'inquiète de la courte durée des procédures et des procès collectifs ainsi que de l’absence d’interprètes et d'accès à des avocats.
Lire aussi : Nomination d'un nouveau chef des renseignements au NigeriaHRW estime même que le non-respect de la justice pourrait même exacerber le conflit, qui a fait plus de 27.000 morts dans le nord-est du Nigeria depuis 2009, selon l'ONU.
"Les procès qui ne respectent pas les droits des suspects ne sont pas seulement illégaux mais ils peuvent aussi donner des arguments de recrutement à des groupes radicaux et anti-institutionnels comme Boko Haram", a déclaré Mme Ewang.
L'ONG a également exhorté la communauté internationale à mettre l'accent sur des moyens non militaires dans son soutien à la lutte du Nigeria contre Boko Haram.
Avec AFP