Une page est tournée et une autre s’ouvre à Ouagadougou. Un nouveau pouvoir est arrivé par un coup d’Etat comme si le pays renouait avec ses vieux démons. Les organisations de la société civile sont divisées.
"C’est vraiment dommage pour notre démocratie. En tant qu’organisation de la société civile nous ne cautionnons pas les prises de pouvoir par la force. Mais comme c’est arrivé, nous ne pouvons que prendre acte et observer", a dit Abraham Badolo, le président de l’Alliance pour la défense de la patrie.
"La société civile, les acteurs politiques et même dans les casernes, tout le monde était préparé à l’ambiance ou à l’éventualité d’un coup d’Etat. Je pense qu’il ne faut plus faire de tabous sur les coups d’Etat dans les contextes où ça arrive pour permettre à nos nations de faire des bonds qualitatifs. Je suis pour l’idée que notre opinion par rapport aux coups d’Etat évoluent", a indiqué Serge Bayala, qui est membre de l’organisation panafricaine “2h pour nous 2h pour Kamita”.
"Nous avons crié, pleuré en tant qu’organisation de la société civile. Notre boulot c’est de faire la veille citoyenne. Nous sommes arrivés à un moment où on ne nous écoutait pas. Au lieu de nous écouter on nous a attrapé pour nous mettre en prison. Nous regrettons qu’on recommence tout. Un coup d’Etat qui est arrivé, mieux vaut tard que jamais sinon c’est un coup d’Etat salvateur", a expliqué Marcel Tankoano, président du Mouvement M21.
La junte doit aller vite. Elle n’a pas droit à l’erreur et les problèmes sécuritaires doivent être vite résolus, selon toutes ces organisations.
"Il faut immédiatement et urgemment enregistrer des victoires sur des terrains de combats. C’est le premier agenda. S’ils ratent ce rendez-vous dans les trois où les six prochains mois, qu’ils sachent que les mêmes causes qui les ont amenés à prendre les armes amèneront d’une manière ou d’une autre le peuple ou leurs collègues à progresser dans les coups d’Etat. Ils sont condamnés à faire du résultat", a noté pour sa part Serge Bayala.
"Que la junte travaille à assurer la sécurité. D’abord que rien n’arrive à l’ancien président du Faso, qu’ils travaillent à assurer la sécurité des populations et des biens et qu’ils travaillent à pouvoir résoudre la question sécuritaire", a fait savoir Abraham Badolo.
"Aujourd’hui vous ne pouvez pas aller à l’Est, vous ne pouvez pas aller au Nord. Il y a des provinces et des régions qui sont occupées par des groupes armés. Ce qui est urgent, c’est de s’attaquer aux groupes armés d’abord", a souhaité Marcel Tankoano.