Secouée depuis quatre années avec des massacres de civils, la région du Nord-Kivu voit ses champs de moins en moins fréquentés.
La Fédération des entreprises du Congo et la société civile locale
demandent au gouvernement d’alléger les taxes pour soulager les habitants de Béni.
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Au grand marché, comme dans les magasins, les commerçants prononcent la même phrase: "Il n'y a pas d’acheteurs."
"Nos client venaient souvent de Kinshasa, Goma et Kisangani, mais ils
n’arrivent plus à cause des massacres", confie Marceline Kavira, vendeuse au marché de Beni. "C'est difficile d’aller chercher la marchandise à cause de l’insécurité sur les routes. Les dépôts sont vides, alors
qu’auparavant nous manquions de place pour la marchandise", déplore-t-elle.
"La guerre et Ebola font fuir les habitants de Beni. Avant j’arrivais
à écouler entre 6 et 10 matelas par jour. Il est difficile aujourd’hui
de vendre même un matelas par semaine", se plaint Muhindo Mastaki, commerçant de Beni, avant d'ajouter, "d’ici peu, nous allons, je pense, fermer nos commerces. Ca ne marche plus".
La section de Béni de la Fédération des entreprise du Congo (FEC), réclame depuis 3 ans la suppression de certaines taxes pour soulager les entrepreneurs.
Le maire de la ville, Nyonyi Bwanakawa, reconnait la situation difficile des entrepreneurs, mais explique que "la suppression de ces taxes
entacherait le travail administratif de sa juridiction".
"A cause de l’activisme des ADF, les populations de Béni ne savent plus comment aller au champ. Il est donc normal que le tissu économique soit touché", explique le maire, qui ajoute que "avec l’épidémie d’Ebola, il y a tant de restrictions qui sont imposées sur ces zones touchées".
Selon lui, la région de Beni est de moins en moins fréquentée ces derniers temps, suite à cette situation d’incertitude constante.
Tous les villages environnants ont été vidés de leurs occupants à cause de l’insécurité et des tueries à répétition dans la ville de Béni et ses alentours.
En plus de l’insécurité, cette région est confrontée à l’épidémie d’Ebola depuis août dernier, qui a fait plus de 200 morts.