Interrogations et soutien au Maroc après l'arrestation à Paris d'une star de la pop

Tour Eifel

L'arrestation à Paris du chanteur marocain Saad Lamjarred soupçonné d'agression sexuelle faisait vendredi au Maroc les gros titres de la presse partagée entre interrogations et inquiétude, des artistes locaux affichant leur soutien à la star de la pop.

Saad Lamjarred a été interpellé mercredi dans un grand hôtel parisien. Une jeune femme de 20 ans affirme avoir été agressée dans sa chambre, selon une source judiciaire. Son témoignage est jugée "crédible à ce stade", selon une source proche de l'enquête.

Le chanteur a été présenté vendredi à la justice à Paris en vue d'une éventuelle mise en examen (inculpation). Une information judiciaire (enquête) a été ouverte pour "viol aggravé".

Le parquet a requis son placement en détention provisoire. Le chanteur devait donner un concert samedi dans la capitale française.

"Nouvelle affaire de viol pour Saad", titrait vendredi le quotidien arabophone marocain al-Ahdath, à l'unisson de la plupart des journaux du matin, qui tentaient d'établir les circonstances de l'incident, "toujours imprécises".

Citant un employé de l'hôtel, le journal al-Akhbar croit savoir que le chanteur a été vu en caleçon courant après la victime.

Le chanteur a déjà été mis en cause cette année aux Etats-Unis pour une affaire de viol datant de 2010, dans laquelle il a nié toute implication.

Saad Lamjarred, 31 ans, est une superstar au Maroc et dans le monde arabe. Ses titres phares (dont le tube "Lm3allem) ont été visionnées des centaines de millions de fois sur internet.

Le ministre de la Culture Mohamed Amine Sbihi a indiqué au site d'information en ligne Le360 que les autorités marocaines "feraient tout le nécessaire pour régler le problème".

Lamjarred est une "grande figure de la chanson marocaine", a souligné le ministre.

Citée par la presse locale, la mère du chanteur, Nezha Regragui, elle-même artiste connue au Maroc, s'est dite "convaincu de l'innocence de son fils", affirmant qu'il a été "victime d'un piège".

Sur les réseaux sociaux, des célébrités locales et des fans du chanteur affichaient leur soutien, avec notamment la création du hashtag #JeSuisSaadLamjarred. "On nous envie (pour notre succès)", assurait le chanteur Hatim Amor, tandis qu'une autre chanteuse, Asma Lmnawer, demandait de "respecter la présomption d'innocence (...)".

Avec AFP