400.000 personnes "piégées" dans la vieille ville de Mossoul

Les forces irakiennes sont sur les lieux de l'attentat à l'est de Mossoul, en Irak, le 22 décembre 2016.

Quelque 400.000 personnes sont "piégées" par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans la Vieille ville de Mossoul, a indiqué un représentant du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés en Irak.

Environ 600.000 personnes se trouvent dans les zones qui n'ont pas été reprises par les forces irakiennes dans la partie ouest de Mossoul (environ 60% de Mossoul-ouest), dont 400.000 dans la Vieille ville, a expliqué par téléphone aux médias à Genève Bruno Geddo, depuis l'Irak.

"Ils ont désespérément besoin de nourriture. Ils sont paniqués", a déclaré M. Geddo.

"Il y a des pénuries de carburant, de nourriture et d'électricité. Les gens doivent brûler des meubles, de vieux vêtements, tout ce qu'ils peuvent, pour avoir chaud la nuit car il pleut encore beaucoup et les températures nocturnes chutent fortement", a-t-il dit.

Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak et dernier grand bastion de l'EI dans le pays, est coupée en deux par le fleuve Tigre.

Depuis le 19 février, les forces irakiennes progressent à partir du sud de Mossoul et ont repris plusieurs quartiers pour s'approcher de la Veille ville (située sur la rive occidentale).

Cet objectif stratégique reste compliqué, car la Vieille ville est un véritable dédale de petites rues fortement peuplées, guère propices à l'avancée des blindés, où l'usage d'armes lourdes risque de mettre en péril la population civile.

Environ 153.000 personnes ont fui Mossoul-ouest depuis le 19 février, selon le HCR. Entre 8.000 à 12.000 personnes arrivent chaque jour dans le centre de transit de Hammam al-Alil, au sud de Mossoul.

L'objectif de reprendre la Veille ville s'inscrit dans le cadre de l'offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale antijihadiste sous commandement américain, pour reprendre Mossoul, deuxième ville d'Irak.

Au total, quelque 340.000 personnes ont quitté Mossoul depuis le début de l'offensive à l'est de la ville en octobre dernier. Mais environ 70.000 sont déjà rentrées chez elles.

Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) autour de Mossoul ont reçu, au cours des deux derniers mois, plus de 1.800 patients ayant besoin de soins vitaux. 1.500 de ces patients ont dû être soignés pour des blessures liées au conflit, a indiqué l'ONG dans un communiqué mercredi.

"Début mars, MSF a commencé à voir des enfants venant de Mossoul-ouest, atteints de malnutrition sévère", a expliqué l'organisation. Aux dires de personnes qui fuyaient Mossoul-ouest et que MSF a rencontrées, il n'y a plus de lait maternisé dans la ville et la nourriture ainsi que l'eau propre manquent.

Avec AFP