Début d'une vaste campagne de déblaiement à Mossoul

Des hommes devant les ruines de la mosquée al-Nouri à Mossoul, en Irak, le 9 mai 2018.

Près d'un an après l'expulsion du groupe jihadiste Etat islamique (EI) de sa "capitale" en Irak, des centaines de véhicules ont entamé mercredi la tâche titanesque de déblayer les gravas de la partie ouest de Mossoul, la ville la plus détruite du pays.

Cité morte depuis la reconquête totale de la ville le 10 juillet par les forces irakiennes, le Vieux Mossoul s'est réveillé mercredi pour la première fois au bruit de centaines de camions, bulldozers et pelleteuses se frayant un chemin à travers les ruelles obstruées. A certains endroits trop étroits, c'est à main nue que les bénévoles ont dégagé les gravats.

"Plus de 300 voitures de transport et camions ont pris part à la campagne" de déblaiement dans les quartiers du vieille ville, a expliqué Jamal Sellou, directeur du département d'ingénierie de la province de Ninive dont Mossoul est le chef-lieu.

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"C'est la première du genre et il y a plus de 10 millions de tonnes de débris", a-t-il ajouté.

Selon lui, le retard pris est dû au fait qu'aucune aide financière n'est arrivée de Bagdad. "Tous les participants à cette campagne travaillent en espérant être payés lorsque les fonds arriveront", a précisé M. Sellou.

D'après l'ONU, il faudra des "années" pour retirer tous les gravas de Mossoul, et le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait estimé en novembre 2017 à "plus de cent milliards de dollars" les dégâts causés par l'EI au cours des trois années d'occupation jihadiste.

Selon le gouverneur Sultan Nawfal al-Akoub, les centaines de véhicules participant à la campagne vont continuer le déblaiement jusqu'au retour des déplacées dans leurs foyers.

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"Nous ne voulons plus ces ruines, nous voulons de l'eau et de l'électricité, et reconstruire nos maisons", affirme Sabah Mahmoud 53 ans, un habitant de Mossoul qui n'a toujours pas pu retourner chez lui.

En octobre, près de 700.000 Irakiens de Mossoul et ses environs étaient toujours déplacés, selon le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC), qui opère en Irak.

Avec AFP