Plutôt que prendre "la défense des émeutiers, l'Europe ferait mieux d'expliquer pourquoi elle ne tient pas ses promesses envers le peuple iranien", a réagi le ministère des Affaires étrangères à Téhéran dans un communiqué faisant référence à l'engagement pris, jusque-là en vain, par les Européens d'aider la République islamique à contourner les sanctions américaines qui asphyxient son économie.
Des manifestations ont éclaté vendredi en Iran quelques heures après une forte augmentation du prix de l'essence et des troubles ont été signalés dans une centaine de villes. Les autorités ont confirmé cinq morts.
"Nous attendons des forces de sécurité iraniennes qu'elles fassent preuve de la plus grande retenue dans la gestion des manifestations. Toute violence est inacceptable", a déclaré la porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini dans un communiqué.
"Les droits à la liberté d'expression et de réunion doivent être garantis", a insisté Maja Kocijancic.
L'UE attend des autorités iraniennes qu'elles rétablissent les communications et l'internet dont l'accès a été coupé. Le gouvernement iranien a fait savoir mardi que l'Etat mettrait fin à sa coupure d'internet uniquement lorsqu'il sera certain que le réseau ne sera pas "utilisé à mauvais escient" pour de nouvelles émeutes.
Selon Amnesty International, plus de 100 manifestants auraient été tués et le nombre réel de victimes pourrait s'élever à 200.
L'économie iranienne est en difficulté depuis mai, lorsque le président Donald Trump a unilatéralement retiré les États-Unis d'un accord nucléaire conclu en 2015 et réimposé des sanctions.
Les efforts déployés par l'Europe pour faire en sorte que l'Iran puisse continuer à commercer en dépit des sanctions n'ont eu que peu d'impact.