Heurts entre extrême droite et forces de l'ordre en Italie

Des secours aident un blessé lors de la fusillade de Macerata, Italie, le 3 février 2018.

Des heurts ont opposé jeudi soir des manifestants du groupuscule d'extrême-droite Forza Nuova aux forces de l'ordre à Macerata, dans le centre de l'Italie, théâtre samedi d'une fusillade à caractère raciste.

En dépit de l'interdiction de manifester, quelques dizaines de membres de Forza Nuova se sont rassemblés et ont tenté de forcer le cordon de policiers en tenue anti-émeutes qui les ont repoussés, matraques et boucliers aux poings.

Une vingtaine de manifestants ont été interpellés et accompagnés à la préfecture de police, tandis que l'un, saignant du visage à la suite d'un coup de matraque, a dû être soigné, a constaté l'AFP.

>> Lire aussi : Le meurtre d'une Italienne par un Nigérian a déclenché la fusillade raciste en Italie

Les forces de l'ordre tenaient à ne pas permettre la rencontre entre ces militants d'extrême droite et des manifestants de groupuscules d'extrême gauche présents sur une autre place de cette petite ville au centre de l'actualité depuis la fusillade.

Le mot d'ordre de cette manifestation était "On meurt d'immigration", en référence au meurtre dans cette ville d'une jeune Italienne de 18 ans pour lequel un Nigérian a été arrêté.

Samedi, Luca Traini, un sympathisant d'extrême droite de 28 ans, avait tiré sur une dizaine d'Africains à Macerata dans une tentative de venger la mort de la jeune fille.

"Nous condamnons ce qu'il a fait mais nous ne voulons pas qu'il soit transformé en monstre", a déclaré jeudi soir à Macerata Roberto Fiore, chef de Forza Nuova, estimant que Luca Traini "est lui aussi une victime de cette situation d'immigration incontrôlée, avec la mafia nigériane qui gère le trafic de drogue".

Le préfet de Macerata avait décidé d'interdire toutes les manifestations dans la ville dans une tentative d'abaisser la tension, mais Forza Nuova a ignoré cette interdiction.

De même, plusieurs associations et groupes de gauche ont décidé d'organiser samedi une manifestation "contre le fascisme", eux aussi ayant l'intention de braver l'interdiction préfectorale.

Avec AFP