Jada Pinkett Smith partage le même sentiment de stupéfaction que des millions de téléspectateurs à travers le monde ont ressenti lors de la gifle infligée par Will Smith à Chris Rock, le soir du 27 mars 2022, en marge de la cérémonie des Oscars.
Lire aussi : L'Académie des Oscars "condamne" la gifle de Will Smith et ouvre une enquête"Je me suis dit : 'C'est un sketch.' Ce n'est que lorsque Will a intimé à Chris, depuis son siège, de ne pas mentionner le nom de sa femme, puis a répété cette demande, que j'ai compris la gravité de la situation", écrit l'actrice américaine dans son livre Worthy, qui parait le 17 octobre 2023.
Le livre, dont des extraits ont suscité l'intérêt de la presse américaine depuis une semaine, raconte la vie de Jada, depuis ses expériences de trafic de drogue dans les rues de sa ville natale de Baltimore jusqu'à sa rupture non divulguée avec Will Smith depuis 2016.
Un homme en détresse
En réalité, les deux partenaires n'étaient plus vraiment ensemble au moment de cette scène surréaliste qui a conduit à la décision de l'Académie de bannir Will Smith des Oscars pendant dix ans.
"Je n'ai pas compris pourquoi Will était si perturbé par les moqueries de Chris à propos de mon alopécie. Nous menions des vies séparées, et nous n'étions plus mari et femme depuis longtemps", indique Jada.
Bien que Will Smith se soit depuis excusé pour son geste, de nombreuses questions demeurent quant aux raisons de sa réaction. Jada Pinkett indique que l'acteur, qui avait remporté un Oscar cette soirée-là pour son rôle dans "King Richard", un biopic consacré au père des sœurs Williams, traversait une période difficile.
Un profond malaise
"Il souffrait énormément et était vulnérable. Il venait de terminer le tournage de 'Emancipation' (le dernier film de Will Smith), un drame psychologiquement éprouvant pour lui. Je savais qu'il avait plus que jamais besoin de moi à ses côtés", déclare Jada Pinkett au New York Times.
Entendre Chris Rock se moquer de son crâne rasé l'a toutefois bouleversé. "Mon cœur s'est brisé pour tous ceux qui souffrent d'alopécie et vivent dans la honte, pour les enfants qui se sont suicidés après avoir été taquinés. Et maintenant, les Oscars, malgré leur politiquement correct, semblaient signifier au monde qu'il était acceptable de se moquer d'une femme souffrant d'alopécie."
Avec le recul, écrit-elle, "il était troublant de voir un tel conflit se dérouler entre deux hommes noirs sur une scène blanche. De même, c'était choquant de voir un homme noir insulter une femme noire sur cette même scène blanche. Une fois de plus."