C'est la première fois que la vice-présidente est appelée à monter ainsi en première ligne.
Elle hérite d'un dossier qui empoisonne le début de mandat de Joe Biden, accusé par ses adversaires républicains d'avoir créé un véritable appel d'air à la frontière et de ne pas avoir pris la mesure de la situation sur le terrain.
"Je vous confie une tâche difficile", a reconnu le président lors d'une réunion à la Maison Blanche, jugeant que personne n'était mieux placé que sa "VP", ancienne sénatrice et ancienne procureure générale de Californie, pour s'emparer de cette question.
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Soulignant qu'il s'agissait d'abord d'un effort diplomatique, il a évoqué les discussions en cours avec le Mexique mais aussi avec e Salvador, le Guatemala et le Honduras, d'où sont originaires la plupart des mineurs qui se présentent aux Etats-Unis.
"Il est indéniable que cette situation représente un vrai défi", a répondu cette dernière, alors que l'exécutif américain refuse obstinément d'utiliser le mot "crise".
"Nous appliquerons la loi", a-t-elle martelé. "Mais nous devons aussi nous attaquer aux raisons pour lesquelles les gens se lancent dans ce voyage", a-t-elle ajouté, évoquant la nécessité de renforcer l'Etat de droit et de lutter contre la pauvreté et la violence des gangs criminels.
- Des élus à la frontière -
Joe Biden s'est engagé en campagne à effacer "une honte morale et nationale" héritée de son prédécesseur Donald Trump, à savoir la séparation de milliers de familles de migrants dont certaines n'ont toujours pas été réunies.
Mais si les enfants ne sont plus séparés de leurs parents, l'arrivée d'un nombre important de mineurs isolés est une réalité.
Une délégation composée d'élus du Congrès et de responsables de la Maison Blanche devait se rendre mercredi près de la frontière dans un centre d'accueil situé à Carrizo Springs, au Texas.
L'exécutif a précisé que le ministère de la Santé avait autorisé la présence d'une caméra lors de cette visite.
"Le gouvernement Biden est très attaché à la transparence", a indiqué la Maison Blanche, sous le feu des critiques pour les restrictions imposés aux journalistes sur le terrain.
Dans une tribune publiée dans le Washington Post, le photographe John Moore, auteur d'un ouvrage sur la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, s'était indigné que l'on soit passé de "zéro tolérance" sous Donald Trump à "zéro accès" sous Joe Biden.
"Le gouvernement actuel est arrivé avec une promesse de rendre la politique migratoire américaine plus humaine et plus transparente. Mais elle ne tient pas sa promesse sur ce deuxième point, et il est donc difficile de se faire une idée sur le premier", écrivait-il.
Interrogée mercredi matin sur CBS sur une éventuelle visite en personne à la frontière, Kamala Harris n'a pas donné de date mais assuré qu'elle s'y rendrait prochainement.
"Nous sommes au pouvoir depuis moins de 100 jours. Nous gérons la situation, nous faisons face, mais cela va prendre du temps", a-t-elle insisté.