Un voyage mardi dans l'Arizona prouve qu'à 80 ans, le dirigeant démocrate prépare sérieusement le terrain pour rester à la Maison Blanche - jusqu'à ses 86 ans.
Il s'y rend pour la première fois en tant que président, et si la raison officielle est la promotion d'une nouvelle usine de semi-conducteurs à Phoenix, il est indéniable que cet Etat du sud-ouest des Etats-Unis, profondément divisé, sera l'un des maillons clés de toute campagne présidentielle réussie.
Les élections de mi-mandat de novembre, où les républicains ont échoué à reprendre le Sénat et ne se sont emparés de la Chambre des représentants qu'avec une courte majorité, loin de la "vague rouge" escomptée, ont été interprétées par Joe Biden comme une vraie victoire.
Et au moment même où son adversaire Donald Trump entame sa propre campagne pour 2024 dans un climat de scandale, l'actuel président américain savoure la meilleure période de son premier mandat.
L'économie américaine brave pour l'instant les prévisions de grave récession.
Les grands programmes d'investissement de l'administration Biden adoptés par le Congrès au cours des deux dernières années commencent eux à porter leurs fruits, injectant de l'argent dans la fabrication de produits de haute technologie, comme les semi-conducteurs, dans l'énergie verte mais aussi dans des infrastructures plus traditionnelles comme les routes et les ponts.
A l'étranger, la coalition contre l'invasion de la Russie en Ukraine portée par les Etats-Unis continue de tenir après presque dix mois et vient contrebalancer le sentiment amer d'échec des Américains en Afghanistan.
A Washington, Joe Biden vient de conclure une visite d'Etat réussie avec le président français Emmanuel Macron.
"Les choses bougent, elles bougent dans la bonne direction", a récemment lancé le président démocrate après la publication de bons chiffres du marché de l'emploi américain. Des déclarations qui ne ressemblent pas à celles de quelqu'un qui compte quitter la scène politique.
Si Joe Biden a déclaré que sa décision ne serait pas prise avant le "début de l'année prochaine", beaucoup de ceux qui l'entourent pensent déjà la connaître.
"Je m'attends à ce qu'il se présente", a déclaré à Fox News dimanche Hakeem Jeffries, chef de file des démocrates à partir de janvier à la Chambre des représentants.
"D'après tout ce que j'ai entendu de lui, en public et en privé, il a l'intention de se représenter", a abondé auprès de l'AFP le sénateur Chris Coons, ami de longue date de Joe Biden.
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Famille et médecins
Même Newt Gingrich, un pilier de l'aile droite républicaine, fait part à contrecoeur de son admiration pour M. Biden.
"Arrêtez de sous-estimer le président Biden", a-t-il écrit sur le site d'informations Axios, mettant en garde les républicains sur l'efficacité dont il a fait preuve au cours de ses mandats.
Mais ce sont les médecins et la famille de l'actuel président des Etats-Unis, et non les commentateurs politiques, qui décideront de sa future candidature.
Certaines "discussions" familiales évoquées par Joe Biden ont eu lieu sur l'île très huppée de Nantucket au large de l'Etat américain du Massachusetts, où il était avec ses proches pour Thanksgiving. D'autres conseils familiaux sont attendus à Noël, avec la très influente Première dame Jill Biden.
Le bilan médical annuel, qui devrait être rendu public bientôt, pourrait aussi être déterminant. Octogénaire, Joe Biden présente certains signes typiques de la vieillesse: des cheveux plus rares, une démarche plus raide et de temps en temps des problèmes d'élocution.
Il y a un an, le médecin de la Maison Blanche avait toutefois conclu qu'il était "apte" à remplir sa fonction. Cela sera-t-il toujours le cas ?
Certains tests médicaux ont déjà été réalisés et d'autres le seront, les résultats sont attendus "dans les prochains mois", a affirmé lundi la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.