Le président démocrate, 81 ans, va signer un décret annoncé de longue date qui empêcherait les migrants entrés illégalement d'accéder au système d'asile lorsque leur nombre dépasse les 2.500 par jour. Le texte facilite aussi les expulsions vers le Mexique, selon la Maison Blanche.
Lire aussi : Coupable, mais pas disqualifié : questions autour du verdict de Trump"Pour Joe Biden, la sécurité des familles américaines doit toujours passer en premier. C'est pourquoi le président annonce aujourd'hui de nouvelles mesures historiques visant à empêcher les migrants qui franchissent illégalement notre frontière méridionale de bénéficier de l'asile" aux Etats-Unis, a déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche, Andrew Bates. Le chef de l'Etat doit lui-même s'exprimer à 14H00 (18H00 GMT).
Selon des responsables américains, le nombre de personnes franchissant la frontière sans papiers est déjà supérieur au seuil fixé et les nouvelles restrictions devraient s'appliquer tout de suite. "Nous nous attendons à ce que la mesure entre en vigueur immédiatement", une fois le décret signé, a dit un responsable américain sous couvert de l'anonymat.
Les demandeurs d'asile seraient à nouveau autorisés à entrer dès que leur nombre tomberait à 1.500 par jour, selon les mêmes sources. Il s'agit d'une politique d'immigration parmi les plus restrictives jamais adoptées par un président démocrate, alors que tous les sondages montrent que le sujet pèse lourd sur les chances de réélection de Joe Biden en novembre.
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Son adversaire républicain Donald Trump a balayé ces annonces, répétant que le président américain a selon lui "complètement abandonné (la) frontière méridionale". "Joe Biden prétend enfin faire quelque chose au sujet de la frontière – mais en fait, ce n'est qu'une façade car il sait qu'un débat aura lieu dans trois semaines", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, en référence au duel télévisé qui les opposera le 27 juin.
Donald Trump martèle que les migrants clandestins sont à l'origine d'une vague de criminalité aux Etats-Unis. Or, ni les statistiques policières disponibles dans les grandes villes, ni les études ne démontrent la réalité d'un tel phénomène.
Stratégie risquée
De son côté, le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a dénoncé "de la poudre aux yeux". Démocrates et républicains s'écharpent sur l'immigration et n'ont pas réussi à s'entendre sur une proposition de loi négociée durant des mois au Congrès, et finalement rejetée par les conservateurs.
La Maison Blanche s'est efforcée mardi de désamorcer les critiques selon lesquelles M. Biden copierait M. Trump, en utilisant les mêmes dispositifs que son prédécesseur. "Toutes ces politiques contrastent fortement avec la manière dont l'administration précédente a géré l'immigration", a avancé un deuxième haut responsable. "Ils ont diabolisé les immigrés, institué des raids massifs, séparé les familles à la frontière et mis les enfants dans des cages".
Malgré tout, Joe Biden adopte une stratégie risquée avec ce durcissement. Il pourrait en effet susciter la colère de l'aile gauche de son parti. Le décret est basé sur une loi préalablement utilisée par l'administration Trump pour interdire l'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de plusieurs pays musulmans. En tout état de cause, les mesures devraient être contestées devant les tribunaux.
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A l'approche de la présidentielle, les républicains cherchent à faire de l'immigration le sujet central du débat, accusant Joe Biden d'être responsable d'une "invasion". Donald Trump, qui avait construit lors de son mandat des pans de mur à la frontière mexicaine, tient une rhétorique de plus en plus incendiaire envers les migrants, les accusant d'"empoisonner le sang" du pays.
Dans les 12 mois qui ont précédé octobre 2023, 2,4 millions de personnes ont été interceptées à la frontière avec le Mexique, un record. En décembre, quelque 10.000 personnes, poussées par la pauvreté et la violence en Amérique latine, traversaient illégalement la frontière chaque jour. Ce nombre a depuis baissé, mais le sujet reste brûlant.