La Maison Blanche s'attend à ce que cette entrevue, à laquelle assistera aussi la Première dame Jill Biden, soit "chaleureuse", selon sa porte-parole Jen Psaki. Elle devrait avoir lieu à midi heure locale (10h00 GMT).
Officiellement, le président et le pape vont discuter de leurs préoccupations communes: la pauvreté, le changement climatique et la pandémie.
Pas de mention en revanche dans l'ordre du jour du droit à l'avortement, un sujet sur lequel ils sont frontalement opposés.
Les observateurs, toutefois, se demandent si les deux Catholiques, dont la rencontre se tiendra loin des journalistes, aborderont aussi la question bien moins consensuelle du droit à l'avortement que Joe Biden défend fermement, alors que le pape considère que l'interruption volontaire de grossesse est "un meurtre".
Mais le souverain pontife a pris ses distances avec les évêques américains, qui voudraient interdire la communion aux politiciens soutenant le droit à l'avortement.
"La rencontre intervient dans un contexte de tensions entre le président américain et les évêques des États-Unis, qui se réuniront à Baltimore du 15 au 18 novembre pour produire un document - dont ils ont voté le principe en juin dernier. Le texte doit rappeler l’impossibilité pour un homme politique catholique de recevoir la communion eucharistique dès lors qu’il soutiendrait une politique en faveur de l’avortement.", commente le journal français Le Figaro.
Deuxième catholique jamais élu à la magistrature suprême aux Etats-Unis, après John F. Kennedy, Joe Biden ne manque presque jamais la messe et évoque souvent le réconfort trouvé dans la foi face à une série de deuils familiaux.
La presse est tenue à l'écart de la rencontre. Il n'y aura par exemple pas de retransmission vidéo en direct de l'événement, ce qui a attiré des protestations des journalistes couvrant le Vatican et la Maison Blanche.
Face-à-face avec le chef du gouvernement italien
Joe Biden doit ensuite s'entretenir à 15h15 locales (13h15 GMT) avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi.
Hôte du sommet du G20 qui se tient samedi et dimanche, l'ancien patron de la Banque centrale européenne suscite bien de l'intérêt aux Etats-Unis et ailleurs avec ses projets de réforme à marche forcée.
Certains commentateurs peignent Mario Draghi, passé par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology et par la banque américaine Goldman Sachs, des noms familiers pour les élites américaines, en nouvelle star de la scène politique européenne.
Le président américain veut donc rallumer la flamme avec ses alliés.
Tête-à-tête avec Emmanuel Macron
A commencer par le président français Emmanuel Macron, qui le recevra à 16h15 (14h15 GMT) au palais Farnese, joyau de la Renaissance et siège de l'ambassade française.
"Ce sera une réunion constructive et avec beaucoup de substance", devant déboucher sur un communiqué, a assuré Jake Sullivan. "Il y a tellement de sujets sur lesquels la France et nous avons des valeurs communes, des intérêts communs et des visions communes."
Les deux présidents veulent sceller face à face leur réconciliation, après une très grave crise diplomatique en septembre autour d'un contrat de sous-marins australiens, que les Etats-Unis ont soufflé à la France.