"La répression entraîne la défiance, elle entraîne le mépris et engendre des terroristes" a déclaré John Kerry dans son discours, alors qu'il rendait visite au sultan de Sokoto, autorité locale et religieuse dans l'extrême nord du Nigeria.
"Votre pays a récupéré le contrôle d'une grande partie de son territoire", a souligné le secrétaire d'Etat mais pour un combat "efficace" contre la "violence extrême", "l'armée doit renforcer son engagement envers les valeurs que défendent cette région et le Nigeria dans son ensemble: l'intégrité, la bonne gouvernance, l'éducation, la compassion, la sécurité et le respect des droits de l'Homme".
De nombreuses ONG ont à plusieurs reprises accusé les troupes nigérianes d'avoir usé d'une force excessive ou d'avoir commis des crimes extra-judiciaires contre des supposés insurgés de Boko Haram.
"Cela demande beaucoup d'efforts et une bonne gouvernance" de se battre contre "le terrorisme", a ajouté John Kerry, assurant que Washington continuera sa coopération militaire et humanitaire avec le Nigeria.
Début août, le gouvernement américain, à travers son agence d'aide au développement USAID, a annoncé qu'il ajoutait plus de 37 millions de dollars à l'aide humanitaire déjà en cours dans le nord-est du pays pour répondre à la grave crise alimentaire causée par l'insurrection.
L'enveloppe s'ajoute aux 318 millions de dollars déjà versés depuis 2015 par Washington pour apporter un soutien humanitaire dans la région, ce qui en fait le plus grand contributeur international.
M. Kerry, qui a rencontré mardi plusieurs leaders islamiques, a invité les différentes religions à "se comprendre" et se battre ensemble contre "l'ignorance".
La veille, dans l'Etat voisin de Zamfara, huit personnes ont été tuées par la foule pour avoir tenté d'aider un homme accusé de blasphème.
John Kerry, qui effectue sa troisième visite au Nigeria en moins de deux ans, devait se rendre mardi après-midi dans la capitale fédérale Abuja, pour y rencontrer notamment le président Muhammadu Buhari.
Venant du Kenya, le secrétaire d'Etat américain doit s'envoler mercredi pour l'Arabie Saoudite où il sera question du conflit yéménite, de la guerre en Syrie et de la lutte internationale contre le groupe Etat islamique.
Avec AFP