John Tshibangu arrêté en Tanzanie

Le lieutenant général John Tshibangu entouré d’hommes armés, scandant des slogans pour un groupe appelé Forces Nouvelles du Congo, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le 18 janvier 2018. (Facebook)

Un colonel déserteur qui menaçait de renverser le régime de Kinshasa a été arrêté à Dar es Salam, selon ses proches.

L’arrestation survient quelques jours après que l’officier, qui s’affuble du grade de lieutenant général, a donné un ultimatum de 45 jours au président congolais Joseph Kabila pour quitter le pouvoir.

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Thierry Kyalumba joint par Eddy Isango

>> Lire aussi : Un général déserteur donne 45 jours à Kabila avant de "le chasser du pouvoir"

"Aujourd’hui, on vient de le transférer au quartier général de l’armée tanzanienne. C’est la dernière information que nous avons. On ne sait pas encore ce que l’armée et la police tanzaniennes lui reprochent", indique à VOA Afrique le directeur de cabinet de John Tshibangu, Thierry Kyalumba.

Selon lui, le "lieutenant général" insurgé a été arrêté lundi, seul, à 23h, heures de Dar es Salam.

"Il a été arrêté à son arrivée à l’aéroport de Dar es Salam et il a été conduit dans les locaux de la police nationale tanzanienne où il était interrogé depuis avant-hier", précise Kyalumba.

Le colonel Tshibangu revenait du Kenya, selon son directeur de cabinet.

L’arrestation a été confirmée par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) qui affirme craindre l’extradition de l’officier.

"Nous avons demandé aux autorités tanzaniennes de ne pas l’extrader en RDC au regard du climat de violation des droits de l’homme qui y prévaut même contre de simples manifestants et militants des mouvements citoyens. Nous pensons que l’intégrité morale et physique de ce 'lieutenant généra'l ne sera pas garantie", a déclaré à VOA Afrique, le secrétaire général de la FIDH chargé de l’Afrique, Paul Nsapu.

>> Lire aussi : Arrestation à Bangui de deux proches de John Tshibangu, un colonel insurgé de la RDC

Le colonel insurgé menace depuis quelque temps de renverser le régime de Kinshasa où le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, et dont le mandat a expiré depuis le 19 décembre 2016, s’est maintenu au pouvoir alors que la Constitution ne l'autorise pas à se représenter parce que déjà élu par deux fois à la tête du pays.

La RDC est en crise pour la non-tenue des élections en 2016.

La CENI (Commission électorale nationale indépendante) a, en décembre, reporté une énième fois les élections pour le 23 décembre 2018.

Les autorités ont interdit toute manifestation et les forces de sécurité ont réprimé dans le sang une marche appelée par des laïcs catholiques le 31 décembre dernier avec un bilan d’au moins six morts, selon les organisateurs et les Nations unies.

Le 10 janvier, le général Faustin Munene, ex-chef d'état-major congolais soupçonné par la République démocratique du Congo d'avoir commandité en 2011 une attaque contre la résidence du président Kabila et un camp militaire à Kinshasa, a été arrêté au Gabon, selon des sources concordantes.