Johnson & Johnson "retarde le déploiement" de son vaccin en Europe après la "pause" aux USA

Une infirmière autorisée de Northwell Health remplit une seringue avec le vaccin Johnson & Johnson COVID-19 sur un site de vaccination pop-up, le Centre culturel islamique albanais, le 8 avril 2021, dans l'arrondissement de Staten Island à New York.

Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson a indiqué mardi qu'il avait "pris la décision de retarder le déploiement" de son vaccin unidose contre le Covid-19 en Europe après la décision des autorités sanitaires américaines de recommander "une pause" dans son utilisation aux Etats-Unis.

Les principales agences fédérales de santé publique du pays souhaitent enquêter sur six cas de personnes ayant développé des cas graves de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin dans le pays.

Johnson & Johnson "est en train d'étudier ces cas avec les autorités européennes de santé", a indiqué le groupe dans un message transmis à l'AFP.

L'Agence américaine des médicaments (FDA) "est en train d'enquêter sur six cas rapportés aux Etats-Unis de personnes ayant développé des cas rares et graves de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Les Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays, se réuniront mercredi afin d'évaluer ces différents cas. L'agence américaine des médicaments passera ensuite en revue leurs conclusions.

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"Tant que cette procédure est en cours, nous recommandons une pause", a affirmé la FDA, précisant agir "par souci de précaution".

L'agence américaine des médicaments avait pourtant affirmé vendredi dernier ne pas avoir établi de lien de causalité à ce stade entre la formation de caillots sanguins et l'injection du vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson.

Dans les cas rapportés, les scientifiques ont observé une thrombose veineuse cérébrale, soit l'obstruction par un caillot d'un ou plusieurs sinus veineux cérébraux, en association avec des bas niveaux de plaquettes dans le sang, souligne l'institution.

Les six personnes concernées par ces événements thrombo-emboliques graves sont des femmes dont l'âge de 18 à 48 ans, et leurs symptômes sont apparus 6 à 13 jours après l'injection.

Les traitements habituellement utilisés pour soigner les caillots sanguins, comme l'héparine, peuvent se révéler dangereux quand il s'agit des types de caillots détectés par la FDA qui requièrent donc un traitement alternatif, préviennent les autorités sanitaires américaines.

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"Extrêmement rare"

Plus de 6,8 millions de doses du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson ont déjà été administrées sur le territoire américain et ce type d'effets secondaires graves apparaît pour le moment "extrêmement rare", a fait savoir la FDA.

De nombreuses personnes aux Etats-Unis qui devaient recevoir une injection du sérum de Johnson & Johnson commençaient à recevoir dès mardi matin des messages annulant leur rendez-vous vaccinal.

Cette annonce survient alors que l'Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué la semaine dernière elle aussi enquêter sur des liens entre le vaccin de "J&J" et des cas de caillots sanguins.

Le vaccin unidose de Johnson & Johnson a été autorisé en urgence aux Etats-Unis fin février, après ceux à deux doses de Pfizer/BioNTech et de Moderna.

Il s'est révélé efficace à 66% pour prévenir les formes modérées à sévères du Covid-19, selon des essais cliniques réalisés sur environ 40.000 personnes âgées de 18 ans ou plus dans plusieurs pays à travers le monde.

A "vecteur viral", le sérum de "J&J" utilise comme support un autre virus peu virulent, transformé pour y ajouter des instructions génétiques d'une partie du virus responsable du Covid-19. Une fois dans les cellules, une protéine typique du SARS-CoV-2 est produite, éduquant le système immunitaire à le reconnaître.