Journée électorale relativement calme dimanche au Mali

Bureau de vote à Bamako, dimanche 29 juillet 2019.

Près de 8,5 millions d’électeurs inscrits avaient le choix entre 24 candidats dont le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, et son principal rival, le chef de fil de l’opposition, Soumaïla Cissé.

Avec notre envoyé spécial à Bamako.

Ce dimanche a eu lieu, dans un calme relatif, le premier tour tant attendu de l'élection présidentielle au Mali. Près de 8,5 millions d’électeurs inscrits avaient le choix entre 24 candidats dont le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, et son principal rival, le chef de fil de l’opposition, Soumaïla Cissé.
C’est après une pluie fine que les électeurs se sont rendus aux urnes dans la capitale, comme ce fut le cas dans le quartier présidentiel de Sébénikoro où le mouvement était assez fébrile (dimanche matin peu après l’ouverture des bureaux de vote à 8 heures).

Kadiatou Barayogo, explique qu’elle est venue voter parce que c’est un droit de voter. « Les changements que j’attends c’est, s’il (le futur président, ndlr) aider les femmes à améliorer leurs conditions de vie », dit-elle.
Djakadja Diarra, lui, explique qu’il est juste venu accomplir son devoir civique.

Le Mali est en proie à des attaques djihadistes dans le Nord, malgré un accord de paix paraphé en 2015, de même qu’à des affrontements intercommunautaires dans le centre.

Certains des Maliens qui ont voté ce dimanche espèrent définitivement tourner la page sur l’instabilité qui a trop duré.

Maiga Hadé Maiga, la présidente nationale des mouvements armés de la plateforme signataire de l’accord de paix, ne veut que la paix. « Je demande un apaisement, un apaisement total. Parce qu’on ne peut rien avoir dans la violence », insiste-t-elle.

D’ailleurs, le gouvernement a déployé 30 000 hommes pour la sécurisation du vote.

« Depuis six mois, nous avons une armee sur le terrain, en collaboration avec les forces etrangeres, qui traquent, qui pourchasse, qui remporte des victoires », explique Ismael Sacko, conseiller à la présidence et président du parti PSDA.

Mais il y a d’autres défis. Le pays est l’un des plus pauvres de la planète et pâtit d'un chômage élevé.

Oumar Keïta, un jeune de 29 ans, a accordé sa faveur au candidat qui, d’après lui, va créer de l’emploi.

L’accord trouvé à la veille du scrutin sur le fichier électoral n’a pas totalement dissipé la crainte de fraudes éventuelles. Mais les autorités rassurent.
Les premiers résultats devraient être connus dans le courant de cette semaine, avec l’éventualité d’un second tour le 12 août prochain.

De Bamako au Mali, Jacques Aristide pour VOA Afrique.