Plus d'un million de personnes sont mortes entre 1967 et 1970 dans le sud-est du Nigeria, où une guerre civile et une terrible famine avaient éclatées après la déclaration d'indépendance du "Biafra" lancée par des généraux originaires de cette région.
Depuis quelques années, des velléités indépendantistes ont repris dans la région, portées notamment par le mouvement des peuples indigènes du Biafra (Ipob).
L'Ipob a intimé l'ordre lundi de ne pas sortir aux quelques dizaines de millions de personnes que compte la région de l'ancien Biafra (Etats d'Abia, d'Anambra, d'Ebonyi, d'Enugu et d'Imo), en proie récemment à une flambée de violences.
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Il n'y avait pas âme qui vive dans les rues ou les marchés d'Aba (Etat d'Abia), d'Owerri (Etat d'Imo), à Akwa (Etat d'Anambra), selon des témoins contactés par l'AFP et des dizaines de photographies et vidéos postées sur les réseaux sociaux.
"L'ordre est total. Tout le monde est à la maison, et observe cette journée" de commémoration, rapporte Maduabuchi Madume, un habitant d'Owerri, où un homme politique important a été abattu dimanche par des hommes armés.
"Pourquoi est-ce-que j'irais dehors et risquer de me faire tirer dessus?", poursuit M. Madume. "Toutes les rues sont vides".
A Aba également, l'appel à une journée "ville-morte" est respecté à la lettre et personne n'osait sortir dans la rue.
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"C'est terrible. Je suis sorti dans la rue et tout ce que j'ai vu ce sont des gens assis sous leur porche en train de discuter à voix basse. Le marché d'Almighty Ariaria est un vrai cimetière tellement c'est calme", décrit de son côté Emmanuel Uba, un résident d'Aba, qui assure n'avoir "jamais rien vu de tel" dans la région.
"Nous conseillons fortement nos compatriotes de ne pas défier cet ordre, car toute personne vue à l'extérieur pourrait devenir une cible de nos ennemis - les forces de sécurité fédérales - qui ensuite, à leur habitude, viendront nous en tenir pour responsables", a mis en garde dans un communiqué Emma Powerful, le porte-parole de l'Ipob, interdit depuis 2017 par les autorités.
Le sud-est du Nigeria connaît de nouvelles flambées de violence et au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police et des bureaux de la commission électorale ont été pris d'assaut depuis le début de l'année, selon un décompte des médias locaux.