Journée "ville morte" de l'opposition en Guinée

La police guinéenne se rassemble pour disperser les manifestants lors d'un rassemblement de l'opposition à Conakry le 23 octobre 2018.

Les rues de Conakry étaient en grande partie vides lundi matin en raison de l'appel à une journée "ville morte" lancé par l'opposition politique, alors que le conflit qui paralyse l'enseignement depuis un mois ne trouve pas d'issue.

Les rues étaient désertes dans certains quartiers de la capitale guinéenne où la circulation était interdite, tandis que le trafic était congestionné dans d'autres, où l'ensemble des automobilistes étaient déviés, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les forces de l'ordre, mises en alerte, étaient peu visibles dans la ville, même si elles sont cantonnées en grand nombre dans les commissariats centraux et dans les gendarmeries, selon la même source.

Des jeunes ont brûlé des pneus très tôt dans la journée sur la route Le Prince, qui traverse la capitale, mais ces feux ont été vite éteint par la pluie qui s'est abattue dans la matinée, refroidissant par la même occasion les ardeurs des manifestants.

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L'opposition avait appelé à la tenue d'une journée "ville morte" pour protester contre la violation selon elle par le pouvoir d'un accord conclu en août sur l'installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février.

Elle a également l'intention d'organiser une marche et un meeting mardi à Conakry, une semaine après une manifestation au cours de laquelle une balle a été tirée sur le véhicule du chef de l'opposition et un jeune homme de 18 ans tué par les forces de l'ordre, selon ses proches.

Lundi matin, des centaines d'élèves de Siguiri, ville de l'extrême nord-est du pays, ont manifesté dans les rues pour réclamer le retour de leurs professeurs, en grève "illimitée" depuis le 3 octobre pour réclamer une augmentation du salaire minimum, selon la presse locale.

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Les enseignants ont décidé de durcir leurs actions après que le gouvernement eut décidé de ne pas verser les salaires du mois d'octobre aux grévistes, selon le secrétaire général du puissant Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah.

"Désormais, ce n'est pas le travailleur qu'on paye, mais le travail", a averti sur les médias d'Etat le président guinéen Alpha Condé.

"Les enseignants resteront à la maison jusqu'à la fin du second mandat du chef de l'Etat en 2020", a répondu le syndicat enseignant.

Avec AFP