Journée ville morte à Bangui contre les violences

Dans le quartier à majorité musulmane PK5 de Bangui, au lendemain d'une opération militaire menée par la force de maintien de la paix de l'ONU contre des groupes d '"autodéfense", le 9 avril 2018.

Une journée "ville morte" à Bangui, organisée à l'appel de la société civile contre les violences récentes dans la capitale centrafricaine, a été diversement suivie.

Les banques et les administrations, la plupart des établissements scolaires publics et quelques magasins sont restés fermés. En revanche, les marchés, magasins de gros tenus par des Libanais, stations-services, petits commerces, hôpitaux, taxis, ont fonctionné normalement.

Des barrages de fortune ont été érigés par des habitants de Bangui sur des axes routiers de la ville peu fréquentés. La Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), régulièrement prise à partie par des manifestants en colère, a mis en garde contre toute action hostile à son égard.

Cette journée "ville morte" a été organisée pour protester contre les violences dans le quartier musulman, le PK5, et ceux situés à proximité, ainsi que contre l'attaque d'une église de Bangui le 1er mai, journée marquée par la mort de 24 personnes, dont un prêtre. 170 personnes avaient aussi été blessées ce jour-là.

Depuis, la tension reste vive dans la capitale où des tirs à l'arme automatique sont régulièrement entendus au PK5 et alentour. Dimanche, au moins deux persones ont été tuées et 10 blessées, victimes de ces tirs opposant parfois les forces de sécurité centrafricaines à des hommes armés, d'autres étant d'origine inconnue.

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La société civile avait initialement prévu trois journées "ville morte", mais a finalement accepté de n'en organiser qu'une seule à la suite d'une rencontre avec des représentants de la Minusca et du gouvernement qui estime que ce type de manifestation ne mettra pas fin à la crise.

Les violences du 1er mai ont fait ressurgir le spectre des violences communautaires à grande échelle dans le pays, rappelant les années 2013-2014.

Des violences avaient éclaté après la descente sur Bangui de la rébellion de la Séléka, composée en majorité de musulmans, qui avait renversé le président François Bozizé.

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Omar Kobine Layama sur l'attaque à l'église Fatima (vidéo)

Des milices "antibalakas", essentiellement chrétiennes et animistes, s'étaient ensuite constituées pour combattre la Séléka qui menait une politique de terreur dans la capitale centrafricaine.

Une intervention internationale, onusienne et française (Sangaris) dans Bangui et en province avait ensuite considérablement réduit le niveau des violences. Lesquelles ont peu à peu repris depuis le départ des soldats français, en octobre 2016.

Avec AFP