"Nous examinons si nous pouvons engager des poursuites", a indiqué un porte-parole du Parquet sans vouloir préciser combien de personnes sont visées par cette enquête et si elles évoluent dans la mouvance d'extrême droite.
Sur internet, un petit éditeur de Leipzig (est), condamné par le passé notamment pour incitation à la haine raciale selon Bild, propose en pré-vente le brûlot d'Hitler, texte fondateur du nazisme et du projet d'extermination des Juifs, au prix de 27 euros.
Une édition commentée par des chercheurs de "Mein Kampf" a été publiée début janvier en Allemagne, une première depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale rendue possible car les droits sur l'ouvrage sont tombés dans le domaine public en début d'année.
A la surprise générale, cette nouvelle édition critique, publiée à des fins pédagogiques, a rencontré un grand succès de librairie malgré ses de 1.948 pages et son prix (59 euros).
Si l'ouvrage en tant que tel n'a jamais été interdit en Allemagne, la Bavière, qui détenait ses droits depuis la chute du 3e Reich, s'était toujours opposée à sa réédition.
Les autorités de cette région du sud de l'Allemagne, où vécut Hitler et où il rédigea son pamphlet durant un séjour en prison, avaient toujours affirmé leur intention de poursuivre ceux qui tenteraient de publier "Mein Kampf" sans annotations historiques et critiques à partir du 1er janvier 2016, arguant du fait que le texte incite à la haine raciale.
L'éditeur qui entend publier l'ouvrage antisémite est Adrian Preissinger, condamné à trois ans de prison ferme à la fin 2002 pour avoir distribué de la musique et des documents écrits d'extrême droite, selon DPA et Bild.
Sa maison d'édition propose notamment des extraits de l'ouvrage "Le Juif international" d'Henry Ford, que certains considèrent comme l'un des maitres à penser du dictateur nazi.
Dans les faits, "Mein Kampf" est déjà largement disponible à la fois sur internet et d'occasion. Mais la fin des droits d'auteur a constitué un symbole lourd au sortir d'une année 2015 marquée par les commémorations de la libération des camps de concentration.
Avec AFP