Le texte, qui doit être discuté cette semaine au Parlement, prévoit que ces nouvelles taxes – notamment sur les produits de beauté, les carburants ou les cryptomonnaies – rapporteront 289 milliards de shillings (2 milliards d'euros) pour abonder le budget de 3.600 milliards de shillings (24 milliards d'euros) prévu pour 2023-24.
Lire aussi : Kenya: douze personnes tuées en mars par la police lors de manifestations, selon Amnesty et HRW"A bas la loi de finances", a scandé la centaine de manifestants qui marchaient vers le Parlement depuis le centre-ville de Nairobi. "Ils veulent nous faire mourir de faim", ont-ils également lancé. "Nous assistons à un chaos qui n'est pas juste. Nous sommes pourchassés mais nous nous battons pour nos droits", a déclaré Rodgers Obogi, un chômeur de 23 ans. "Nous manifestons pour exprimer nos frustrations, les gens ont besoin d'argent", a-t-il poursuivi.
Le président William Ruto, élu en août 2022, cherche à réduire le déficit d'une économie lourdement endettée, laissé par son prédécesseur Uhuru Kenyatta dont il fut le vice-président.
Locomotive économique d'Afrique de l'Est d'environ 53 millions d'habitants, le Kenya affronte notamment une forte inflation (+8% sur un an en mai) et une sécheresse historique. La croissance a plafonné à 4,8% en 2022, bien loin des 7,6% atteints en 2021. L'économie kényane est notamment grevée par une dette qui culmine à 70 milliards de dollars (environ 65 milliards d'euros) et une forte dévaluation de sa monnaie, le shilling, face au dollar.
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Les opposants au chef de l'Etat l'ont accusé de renier ses promesses de campagne alors qu'il s'était présenté comme le défenseur des déshérités en s'engageant à améliorer leurs conditions de vie. Le parti Azimio du chef de l'opposition Raila Odinga a dénoncé le projet de loi, affirmant que le gouvernement de William Ruto voulait "prendre des milliards dans les poches de certaines des personnes les plus pauvres de ce pays tout en s'attendant à ce qu'elles applaudissent".