Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, est arrivé dimanche à Nairobi, au Kenya, pour une visite qui intervient avant celle du président Barack Obama sur la terre natale de son père. Le séjour de M. Kerry illustre la détente dans les relations entre le Kenya et les Etats-Unis après la brouille provoquée par l'inculpation du président kényan Uhuru Kenyatta et de son vice-président par la Cour pénale internationale.
M. Kerry, qui a visité le parc national de Nairobi dimanche, va rencontrer, à partir de lundi, le président Uhuru Kenyatta, de hauts responsables gouvernementaux ainsi que ceux de l’opposition. La lutte contre les insurgés islamistes des Shabaab somaliens figurera en bonne place au menu de ces discussions. Ce groupe armé a lancé, le 2 avril dernier, une sanglante attaque contre l’université kenyane de Garissa, à 200 km de la frontière somalienne, tuant 147 personnes, des étudiants pour la plupart.
Les Etats-Unis mènent en Somalie des raids à l’aide de drones en appui aux forces de l’Union africaine combattant les militants d’al-Shabaab.
Selon un haut responsable du département d’Etat, la stratégie des Etats-Unis inclut également des discussions avec les leaders régionaux sur les questions environnementales et politiques.
Avant de quitter Nairobi, le secrétaire d’Etat Kerry visitera le Parc mémorial du 7 août, site de l’ambassade américaine visée par un attentat terroriste qui avait fait plus de 200 morts en 1998. Cette attaque, et celle contre l’ambassade américaine à Dar es Salam, en Tanzanie, ont « sonné le réveil » des Etats-Unis au sujet de l’Afrique, a expliqué Peter Pham, directeur du Centre pour l’Afrique du Conseil atlantique. Deux ans plus tôt, un document de stratégie du ministère américain de la Défense avait souligné que le continent présentait « peu de valeur stratégique pour les Etats-Unis », a rappelé M. Pham.