L'Autorité de régulation de l'énergie et du pétrole a porté le prix du litre d'essence à plus de 200 shillings kenyans (1,36 dollar), un niveau sans précédent au Kenya.
Les Kényans sont déjà confrontés à une grave crise du coût de la vie, avec une hausse des prix de nombreux produits de base, une série de nouvelles taxes et une chute de la monnaie nationale.
Avec le régime de prix entré en vigueur vendredi et qui restera en vigueur jusqu'au 14 octobre, le prix du litre d'essence dans la capitale Nairobi a augmenté de près de 17 shillings pour atteindre 211,64 shillings (1,44 dollar), tandis que le litre de gazole a été fixé à 200,99 shillings. Celui de kérosène est passé à 202,61 shillings.
Le ministre de l'Energie, Davis Chirchir, a imputé partiellement cette situation à la réduction de la production pétrolière au début du mois par les principaux producteurs saoudiens et russes, qui a fait grimper les prix mondiaux du brut à leur plus haut niveau depuis 10 mois.
"Il n'y a pas grand-chose que l'on puisse faire (...) cela ne va pas être facile", a-t-il déclaré devant la commission parlementaire de l'énergie.
Les prix à la pompe ont augmenté avec la suppression des subventions conformément aux demandes du Fonds monétaire international et le doublement de la TVA sur les produits pétroliers dans le cadre d'une loi de finances très impopulaire qui a été promulguée en juin.
La législation prévoit de nombreux relèvements de taxes qui, selon le gouvernement, sont indispensables pour redresser les finances publiques et alléger le fardeau de la dette publique.
Un tribunal de Nairobi doit se prononcer en novembre sur une plainte contre la loi de finances, déposée par un certain nombre de pétitionnaires qui la jugent inconstitutionnelle.
Selon les médias, le gouvernement envisage de nouvelles hausses d'impôts, notamment en augmentant la TVA et les taxes visant entre autres les agriculteurs et les propriétaires de voitures.
De nombreux Kenyans ont accusé le président William Ruto d'avoir trahi une série de promesses faites lors de la campagne électorale de l'année dernière, lorsqu'il s'était engagé à améliorer le quotidien des des gens.
Bien que l'inflation au Kenya soit tombée à 6,7% en août, au cours de l'année écoulée, les prix de l'essence ont augmenté de 22%, l'électricité de près de 50% et les produits de première nécessité comme le sucre et les haricots de 61% et 30% respectivement.