Ces trois hommes avaient participé à des rassemblements dénonçant les disparitions durant les manifestations antigouvernementales de juin, un mouvement d'une ampleur inédite ces dernières décennies au Kenya, selon ces organisations. Nos partenaires "ont confirmé qu'ils sont libres, ils sont en vie", a déclaré à l'AFP Cornelius Oduor, directeur adjoint de la Commission kényane des droits humains (KHRC).
Lire aussi : Kenya: le suspect du meurtre de Rebecca Cheptegei est décédé à l'hôpitalLa Law Society of Kenya (LSK), principale association d'avocats du pays, qui a déposé plainte au sujet de cette disparition après avoir réuni des témoignages, a également confirmé leur remise en liberté dans la nuit. Les trois hommes avaient disparu dans la localité de Kitengela, à une trentaine de kilomètres au sud de Nairobi.
Interrogé au sujet de vidéos circulant sur les réseaux sociaux où deux d'entre eux apparaissent hagards, M. Oduor a affirmé que ces images "montrent clairement que les hommes sont dans un état de détresse". "Cela souligne le fait qu'ils étaient en captivité", a-t-il dit.
Le lieu où Bob Njagi, Aslam Longton et son frère Jamil Longton ont été retenus pendant un mois n'a pas encore été établi. "Nous sommes convaincus qu'ils ont été emmenés par des officiers de sécurité du Kenya", a réagi M. Oduor.
Your browser doesn’t support HTML5
Selon la LSK, les deux frères ont été relâchés au nord de Nairobi, tandis que M. Njagi s'est présenté au commissariat de Tigoni, également au nord de la capitale, selon la LSK.
Cette affaire a suscité beaucoup d'attention au Kenya ces derniers jours, après qu'un tribunal de Nairobi a menacé l'inspecteur général par intérim de la police de six mois de prison s'il continuait d'ignorer les convocations de la justice à ce sujet.
Gilbert Masengeli a été reconnu coupable d'"outrage au tribunal", après n'avoir pas répondu à six citations à comparaître. Il avait jusqu'à vendredi pour le faire. "Nous pensons que (la libération des trois hommes) a pour objectif de fournir à (M. Masengeli) des arguments pour contester sa peine", a déclaré à ce sujet M. Oduor.
L'Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA) enquête sur des saisines pour arrestations illégales, enlèvements et disparitions après les manifestations, durant lesquelles au moins 60 personnes ont par ailleurs été tuées, selon des ONG.
Lire aussi : Au Kenya, le programme antidopage interrompu par des coupes budgétaires