Kenyatta est toujours poursuivi, affirme la CPI

La Cour pénale internationale n'a aucunement l'intention d'abandonner ses poursuites contre Uhuru Muigai Kenyatta

Le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré mercredi que la CPI n’abandonnera pas ses poursuites contre le président élu, Uhuru Muigai Kenyatta. Il devra répondre des accusations de crimes contre l'humanité retenues contre lui par la CPI, mais impossible de prédire quand et comment il comparaitra devant le tribunal de La Haye.

Kenyatta, dont l'élection à la présidence est contestée par son rival, a été inculpé en rapport avec les effusions de sang à la suite des élections de 2007 au Kenya.

Lors d’un point de presse à Paris, Mme Fatou Bensouda a déclaré : « Nous n'abandonnerons pas les charges ». Depuis son élection, les avocats de M. Kenyatta suggèrent qu'on renonce à le poursuivre. D’autant que le témoignage d’un témoin à charge clé, l'ancien fonctionnaire Francis Muthaura, a été rétracté.

Selon l’agence Reuters, Mme Bensouda a dit qu'elle redoute que la corruption, l'intimidation et le manque de coopération du gouvernement kenyan dans d'autres cas puissent également influer sur le cas Kenyatta.

« Nous avons encore des difficultés avec l'intimidation des témoins » a-t-elle déclaré à Reuters.

Messieurs Kenyatta et Muthaura figuraient parmi les six suspects initialement recherchés par les procureurs de la CPI en rapport avec les violences postélectorales de 2007, qui ont coûté la vie à quelques 1.200 personnes.

Mme Bensouda a déclaré que contrairement au cas de Muthaura, la CPI dispose de davantage de témoins prêts à témoigner contre M. Kenyatta.