Khartoum accuse l'armée éthiopienne d'avoir tué des soldats soudanais

Un hélicoptère militaire éthiopien, à Zala Anbesa, le 26 mai 2000.

L'armée soudanaise a annoncé samedi la mort de "plusieurs" de ses soldats dans une attaque des forces éthiopiennes dans la région disputée d'Al-Fashaga, réveillant un conflit frontalier inflammable.

"Nos forces protégeant les récoltes dans la région d'Al-Fashaga près de Barakat Nourein ont subi une attaque de l'armée et de milices éthiopiennes visant à intimider les agriculteurs et saboter la saison des récoltes", a indiqué l'armée soudanaise dans un communiqué.

Les soldats soudanais, qui "repoussé l'attaque", ont "essuyé d'importantes pertes humaines et matérielles", poursuit-elle, sans préciser le nombre de morts dans ses rangs.

Contactées par l'AFP, les autorités éthiopiennes n'ont pour l'heure pas réagi.

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Cet affrontement ravive le conflit frontalier entre Addis Abeba et Khartoum autour des terres fertiles de la vaste région d'El-Fashaga, dans l'Etat de Gedaref (est), qui constitue une importante et ancienne pierre d'achoppement entre les deux pays d'Afrique de l'Est.

Des accrochages - quelquefois mortels - se produisent régulièrement dans cette zone, s'intensifiant l'an dernier avec la guerre entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités régionales du Tigré voisin, qui a poussé des dizaines de milliers d'Ethiopiens à se réfugier dans l'est du Soudan.

Bien que des cultivateurs éthiopiens se soient installés dans la zone d'El-Fashaga depuis des décennies, les troupes soudanaises ne s'y sont déployées qu'après le déclenchement du conflit au Tigré, pour "reconquérir les territoires volés".

Et malgré de nombreux cycles de négociations, le Soudan et l'Ethiopie, qui s'opposent en outre depuis plus de 10 ans sur la question du Grand barrage de la Renaissance (Gerd) construit par cette dernière sur le Nil, ne sont jamais encore parvenus à trouver un accord sur le tracé de leur frontière.

Amené à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique, le Gerd constitue une autre source d'inquiétude pour Khartoum ainsi que pour Le Caire, tous deux en aval sur le fleuve, qui craignent une chute de leur approvisionnement en eau.

Cette montée des tensions intervient à un moment particulièrement délicat pour le Soudan, secoué il y a un peu plus d'un mois par un coup d'Etat militaire, qui a rebattu les cartes au sommet de l'Etat.

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